
Accompagner une personne malade, triste ou en deuil peut nous confronter à notre impuissance. Les mots peuvent être si compliqués à trouver. Pire, en voulant bien faire, on peut parfois commettre un sacré impair.
Qu’il s’agisse de maladresses (c’est bien souvent le cas, on en a fait et on en fait tous encore – même en étant malade), de bonnes intentions un peu à côté de la plaque, de mésinformation, de manque d’empathie, d’être à mille lieues de comprendre la réalité de l’autre… Les mots ont leur impact. Et ils peuvent parfois faire mal, voire même très mal.
Voici donc un petit guide, pour vous aider à consoler une personne malade. Il a été construit de manière collaborative via la communauté de Naître princesse, devenir guerrière. Un condensé de bienveillance et d’informations pour accompagner vos proches, au mieux.
1) Demandez leur :
“Comment te sens-tu ?”
Et c’est tout. Laisser parler I’autre c’est éviter de parler soi-même quand on ne sait pas quoi dire.
“Qu’est-ce que je peux faire pour toi ?”
“As-tu besoin de quelque chose de précis ?”
“J’ai envie de t’aider, pourrais-tu me dire ce dont tu as besoin exactement ?”
2) Dites leur aussi :
“Tu as le droit…
D’être en colère, d’avoir peur, de pleurer, d’éprouver un sentiment d’injustice, d’être épuisé·e, de te plaindre, d’avoir envie de baisser les bras…”
“Je suis là pour toi” “Je t’appelle pour prendre de tes nouvelles” “Je reste près de toi mais on ne doit pas spécialement parler, je suis juste là pour te tenir la main.”
3) Ne dites (surtout) pas :
“Oui, mais tu es FORTE et COURAGEUSE, moi je pourrais pas.”
On fait attention au narratif car ces adjectifs peuvent etre vécus comme des injonctions.
Et si, en plus, la personne malade est complètement à plat ce jour-là, elle le sera encore plus. Ces adjectifs impliquent aussi que celles et ceux que la maladie a emportés n’étaient pas assez forts.
4) Ne minimisez pas et ne vous comparez pas
“Cancer du sein ? Ah ça va, c’est pas le pire cancer.”
On évite d’émettre un avis sur le soi-disant niveau de gravité de la maladie et on évite aussi d’énumérer toute la liste des connaissances, et connaissances de connaissances, qui ont eu le même cancer (et qui sont morts).
“T’as pas eu de chimio, c’est moins grave.” “T’as une chirurgie, conservatrice, ah c’est cool.”
“Moi aussi, je suis fatigué·e en ce moment.”
Moi aussi je perds un peu la mémoire, moi aussi, je me sens moche, moi aussi, j’ai des hauts et des bas. On évite les comparaisons qui ne sont pas très appropriées.
5) Ne leur dites pas de “garder le moral”
“Le moral, c’est 90% de la guérison.”
Ce qui implique que si la personne est complètement à plat, elle a I’impression qu‘elle ne va pas guérir. On évite aussi le “tout est dans la tête, il faut vouloir guérir”. De manière générale, on évite les leçons moralisatrices.
“Tu n’es pas la seule dans ton cas” ”Tu verras. tu trouveras la vie plus belle.”
“Il y a d’autres moyens pour avoir des enfants.”
“Ça va aller”
6) Évitez les injonctions
“Tu devrais essayer cela, tu devrais sortir de chez toi, il faut que tu penses à autre chose, il faut que tu bouges, il faut que tu vois un psy…”
Et on les remplace par un gros câlin !
Il faut finalement peu de mots pour consoler, parfois juste être là, déposer une main et demander à l’autre comment il va. Parfois juste un énorme hug, un regard doux et du silence…
Cet article vous parle ? Je compte sur vous pour le faire circuler ! Soyons constructifs, continuons à informer, aidons les aidants, aidons les amis, aidons la famille à mieux comprendre la réalité des personnes malades d’un cancer ou d’une maladie chronique (bien souvent invisible).