Ep 33 - Vie cabossée, burn-out, cancer et invalidité : "Je m'autorise enfin à me poser"

Ep#33 - MARIELLE
Vie cabossée, Burn-out, Cancer & Invalidité : "Je m'autorise enfin à me poser".

Notre Marielle, elle a eu une vie bien cabossée. Elle nous dit même que sa vie était une succession d’épreuves, de deuils, de cancers de personnes autour d’elle, de difficultés à surmonter sans cesse, et puis elle avait régulièrement des problèmes de santé, notamment respiratoires. Si bien que la pneumologue lui avait un jour dit « Vous vivotez Madame ». Et Marielle nous dit qu’elle ne savait pas comment vivre. Vraiment vivre, être là, présente, s’aimer, s’arrêter, être alignée. 

C’est l’histoire de sa vie, un modèle parental pas évident, des parents commerçants qui bossent comme des dingues, des parents qui sont aussi très fort dans l’apparence, dans le paraître, dans l’image mais derrière toute cette façade, de la souffrance, du désespoir, de la violence même et beaucoup de non-amour. Alors voilà, Marielle, elle a tenté de se construire comme elle a pu dans tout ce contexte difficile. 

Elle était tellement en recherche d’amour et de reconnaissance qu’elle a noyé son mal-être finalement dans le travail, elle a bossé autant que ses parents et elle y a trouvé du réconfort, elle ne rejette pas tout son passé en bloc, elle se lançait des défis, elle avait de super challenges, elle gagnait de mieux en mieux sa vie, elle a fait comme elle a pu. Et comme beaucoup d’entre nous, parfois on fait juste comme on peut dans un contexte franchement dur. 

« J’ai passé ma vie à chercher de la reconnaissance à l’extérieur, à ne jamais être alignée, à ne jamais m’aimer, je me suis mariée parce que chez moi, il fallait se marier, je tombais à l’intérieur » … elle tombait à l’intérieur jusqu’à ce que le premier burn out frappe, elle est retournée au travail beaucoup trop vite et je vous laisse deviner la suite, paf deuxième burn out, suivi d’un bore out. Pour ceux qui ne savent pas ce que c’est un bore out, c’est mourir à petit feu d’ennui après avoir été mis sur une voie de garage. Perso, je trouve ça horrible. Je me permets une petite parenthèse, y a parfois des médecins conseil qui sont des triples incompétents (pour rester polie) et qui remettent les gens au travail beaucoup trop tôt après un burn out ou un cancer. Beaucoup n’ont absolument aucune espèce d’idée de ce que certains patients du cancer peuvent vivre après la maladie. Voilà, je ferme la parenthèse. 

Marielle était chaque fois pleine d’enthousiasme et d’espoir alors elle remontait sur sa bête après ses burn out mais en fait, elle se mentait à elle-même. Elle a fini par être mise en arrêt de travail, elle était épuisée physiquement et psychologiquement. Elle était contente d’être enfin arrêtée, elle reprenait du plaisir à être, et puis à sa mammo des 50 ans, PAF cancer du sein très agressif.  

Bein vous savez quoi ? Elle nous dit que le cancer est venu la sauver et je peux vraiment l’entendre. Son histoire me touche et j’avoue que je ressens toute la peine qu’elle a dû ressentir pendant des années. Elle nous dit « Après l’annonce du cancer, j’étais enfin légitime à m’arrêter. »

Très vite, elle a rejoint la maison rose de Bordeaux pour rencontrer d’autres guerrières parce qu’elle ne voulait pas être seule. On est déjà si seule dans la maladie mais encore plus seule quand on est malade ET en plus maman solo.  

Quelle battante notre Marielle… et son partage est vraiment touchant, elle se livre sans fard et sans détour sur son statut d’invalidité. Dur, dur d’accepter qu’on a une invalidité après avoir bossé toute sa vie comme une dingue. Dur dur d’admettre de vivre avec cette fatigue plombante alors qu’on n’a pas arrêté de se surpasser. Dur dur d’admettre les troubles cognitifs qui l’empêchent de lire alors qu’elle dévorait un bouquin par semaine… Perso, je trouve ça très dur et je vous avoue que j’aurais eu beaucoup de mal à gérer des troubles cognitifs sévères et ne jamais pouvoir écrire ou faire mon podcast, eh bien Marielle, elle nous explique comment elle a réussi à gérer tout cela et surtout comment elle a fait pour accepter petit à petit cette condition qui n’est évidemment pas définitive et qui va s’améliorer avec le temps. 

Il y a une différence entre ces 2 affirmations « je suis invalide » et « j’ai une invalidité ». Marielle nous explique comment ça se passe, ce qu’il faut mettre en place et surtout qu’il ne faut pas avoir honte. C’est une possibilité offerte par la société quand les personnes sont en incapacité de travail ou ont des capacités de travail réduites, et elle rajoute « Le temps de se reconstruire », on parle donc ici d’une période de transition. Pour le moment, elle est en plein dedans et elle a encore besoin de temps pour se reconstruire, faut dire qu’elle vient de loin avec ces 2 burn out, son bore out et son cancer. 

Elle ne se laisse pas aller du tout, elle fait du sport, elle prend soin d’elle, elle a remplacé la lecture par des activités qui lui conviennent (podcast, documentaires, séries), elle fait un paquet d’exercices pour retrouver la mémoire, la concentration et toutes ses capacités cognitives. Elle pose des actes concrets pour apprendre à s’aimer. Ça me parle moi les actes concrets… elle s’évalue, elle prend le temps d’analyser ce qui la nourrit, ce qui lui fait du bien, ce qui la porte, ce qui lui permet de se reconstruire. 

Elle nous parlera également de sexualité et du pardon. Son cancer lui a permis de se réconcilier avec sa mère et de commencer une nouvelle relation apaisée. C’est beau. 

Avant de laisser la parole à Marielle, je vous demanderai d’être un petit peu indulgents car il y a eu un petit problème de réseau les 5 dernières minutes alors on dirait que j’ai le hoquet, c’est pas bien dérangeant parce que c’est surtout Marielle qui parle. Que j’ai le hoquet ou alors que je saute comme une petite sauterelle en parlant, c’est selon, j’avoue que c’est l’image que j’ai eue en écoutant l’enregistrement et finalement avec cette image en tête, je trouve ça plutôt charmant !

Bonne écoute à toutes et à tous !

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