Ep#35 - NATACHA
Victime d'AVC, "Douleurs chroniques, morphine, handicap invisible, amour inconditionnel et communion avec mon cheval."
Je déborde d’émotions d’enregistrer aujourd’hui cette intro de podcast. Natacha m’a contactée il y a un peu plus d’un mois et j’ai été bouleversée dès la lecture de la première ligne de son premier message. Une semaine après, on se retrouvait à Paris.
Certains se demanderont peut-être pourquoi je sors un peu de ma ligne éditoriale car Natacha n’a pas été touchée par un cancer mais je ne peux pas être plus au cœur de ma ligne éditoriale car elle va nous parler de thèmes qui concernent beaucoup de personnes touchées par le cancer. Et puis quand elle était dans le coma, sa maman lui disait « allez ma princesse, allez ma guerrière » donc franchement, ce podcast était pour elle !!!
Mon dieu, qu’est-ce qu’elle est courageuse de partager toute son histoire avec nous et de lever les tabous, notamment par rapport à l’addiction de la morphine. Merci Natacha pour la générosité de ton partage.
25 ans, un AVC rare qui aurait pu être fatal puisque dès l’instant où l’hémorragie a commencé, son pronostic vital était engagé, 3 semaines de coma, des opérations en cascade dont une craniectomie pour laisser la place à son cerveau qui gonflait. Je peux vous dire que c’est vraiment trash et dangereux de perdre 1/3 de sa boîte crânienne, cranioplastie ensuite mais sa cicatrice s’est infectée. Tout son parcours était parsemé d’embûches, de séquelles, de troubles sévères, de dépression, d’épilepsie et j’en passe mais elle n’a jamais lâché, elle nous dit même que son heure n’était pas venue et que la vie attendait encore beaucoup d’elle. Chaque pas est un pas vers l’avenir, un avenir heureux, moi qui habite rue de l’avenir, c’était un signe. Parce qu’en plus, elle ne manque pas d’humour !!
Natacha a dû réapprendre tous les gestes de la vie quotidienne, marcher, manger, parler. “J’ai dû réapprendre à vivre”.
L’histoire de Natacha est extraordinaire, touchante, émouvante, magique aussi. Natacha est magique, sa maman qui était là aussi pour l’enregistrement l’est tout autant. Toute sa famille aussi. Tant d’amour, tant d’amour inconditionnel, c’est à croire que ça a été un ingrédient important dans le rétablissement de Natacha. Une famille unie. Ce genre d’événements peut faire exploser une famille, la déchirer même, eh bien non, ils n’ont jamais été aussi unis autour de Natacha pour l’envelopper d’amour et d’espoir NON STOP !!!! Ils n’ont jamais cessé de croire alors qu’il y avait 1000 raisons de ne plus y croire. Ils ont vécu une vie totalement parallèle pendant que Natacha était dans le coma, dans ce sommeil profond. Et sa maman nous en parlera.
Allait-elle en sortir, comment allait-elle en sortir. Avec d’énormes séquelles ? Allait-elle pouvoir parler, allait-elle être tétraplégique ? Tant d’incertitudes, tant de doutes.
Natacha nous parlera de la fatigue et de la douleur chronique car ces deux dernières font entièrement partie de sa vie. Comment les gère-t-elle ? Elle nous parlera comme je vous l’ai dit de son addiction a la morphine. Morphine, quel bonheur quand elle soulage et c’était la seule option pour qu’elle n’agonise pas, mais quel enfer, quelle ennemie sournoise quand on arrive plus à s’en passer. Ses parents l’ont aidée à sortir de cette spirale infernale qui aurait pu être fatale et Natacha s’est aidée elle-même aussi. Je dis wow pour deux choses, elle a eu le courage de nous raconter tout cela parce qu’elle tient à sensibiliser à cette problématique qui n’est pas rare, cette foutue addiction aux antidouleurs. Je ne suis pas là pour accuser les médecins mais quand ils nous balancent de la morphine et represcrivent encore et encore, il est parfois extrêmement difficile, parfois même impossible, pour des patients de s’en sortir tout seuls. Et je dis wow aussi à Natacha d’avoir tenu le coup pendant le switch à la méthadone qui est un substitut à la morphine mais qui n’active pas les zones de récompense, elle a connu l’enfer des crises de manque mais elle est passée à travers. Bravo pour ton courage.
Elle nous parlera de son retour à la vie après son réveil du coma, du handicap invisible, sujet qui me tient tellement à cœur.
Le handicap invisible, les maladies invisibles, il y a tant de maladies qui sont invisibles, la dépression, les séquelles du cancer, la sclérose, les douleurs chroniques, les neuropathies, la maladie de Lyme… et j’en passe. Parfois, on se demande si ce n’est pas préférable d’avoir des balafres super visibles pour qu’on soit reconnu. Natacha nous dit qu’elle a parfois souffert du regard des autres qui pensaient qu’elle exagérait ou qu’elle en rajoutait. Le regard des autres ou l’absence de regard des autres en fait dans le cas de ces douleurs et maladies chroniques et invisibles. Heureusement qu’on en parle de plus en plus sur les réseaux dans le souci d’intégrer ces personnes qui souffrent presque H24. Et j’aurai la joie d’accueillir tout bientôt Chloé, du compte IG Chloeinvisible et Camille du compte IG Drawyourfight qui nous parleront de tout cela.
La douleur l’empêche de faire plein de choses encore mais elle essaie de l’apprivoiser et elle ne se décourage pas, elle avance la tête pleine de projets, un livre, sensibiliser, plus d’équitation. Ramsès il s’appelle ce cheval avec lequel elle est en symbiose parfaite. Il ressent ce qu’elle ressent, il a soigné ses maux et étonnamment, elle n’a pas mal à la tête quand elle galope alors qu’elle aurait toutes les raisons d’avoir mal, eh bien non, elle est dans un autre monde en communion totale avec Ramsès.
On parlera de la place de la famille et donc des aidants, de la peur de la récidive et puis nous passerons un moment à sensibiliser à l’AVC qui est quand même la première cause de mortalité chez les femmes, juste avant le cancer, la 3eme cause chez l’homme et la 1ere cause de handicap acquis. Il y a moyen d’agir vite quand l’AVC survient et Natacha nous expliquera tout car il est vrai qu’on connaît souvent l’histoire du bras, de la grimace, la bouche qui s’affaisse mais savons-nous réellement reconnaître un AVC, eh bien après ce podcast oui et c’est important car on peut donc prévenir les secours convenablement et qu’une ambulance médicalisée arrive plutôt qu’une simple ambulance.
Bon, j’ai envie de continuer encore cette intro à l’infini tant j’ai adoré ce podcast et j’aimerais vous partager encore mes impressions, je terminerai par dire deux petites choses.
La première à la demande de Natacha car elle a oublié d’en parler dans le podcast, elle est allée partager son expérience dans son ancienne école d’infirmière. C’était une expérience unique qui restera à jamais gravée dans sa mémoire.
Elle nous dit « Partager, échanger, inspirer, transmettre, recevoir. Je crois que c’est cela donner un sens à sa vie… »
La deuxième et c’est donc le mot clé de ce podcast, l’espoir. Natacha et sa maman ont conclu en disant que l’espoir est le moteur de tout dans une vie.
Bonne écoute!
Lettre à mon corps
𝐌𝐞𝐫𝐜𝐢,
Merci d’avoir fait en sorte que mon petit cœur ne cesse jamais de battre.
Merci de bien avoir voulu te réchauffer pour que je me réveille de mon coma. En même temps à 33°C… tu devais te les cailler !
Merci d’avoir supporté toutes ces drogues ingérées.
Merci de m’avoir aidé à remarcher, à parler à manger.. etc
.
Tu m’as fait passé par toutes les phases possibles et inimaginables.
De 40 kg à 65kg.
Je t’ai tellement detesté pour ça !
Tu sais à quel point ça été dur pour moi de commencer à t’accepter ?!
Mais hier soir j’ai eu un déclic en voyant le chiffre 54,7 s’afficher sur la balance tu sais. Je me suis regardée dans notre miroir et pour la première fois depuis 3 ans je t’ai trouvé plutôt joli.
Est-ce ça que l’on appelle “l’acceptation de soi” ?
En tout cas c’est le début d’une nouvelle histoire d’amour je crois.
Pardon te t’avoir tant haï…
Pardon à toi qui t’es toujours battu contre vents et marrée.
Je t’en demande sûrement trop parfois mais on ne lâchera jamais pas vrai.
Tu es recouvert de cicatrices sur la tête oui mais elles ne se voient plus aujourd’hui.
Et ça c’est un petit miracle.
Maintenant il faut que je te façonne, que je te remuscle.
Tu peux compter sur moi
.
Je t’aime ♡

Ramsès et Natacha :










