Ep#40 - "Au secours je deviens folle !" Levons les tabous sur le chemobrain et le retour au travail. Nathalie
Ah ce fameux chemobrain, chemo fog ou autrement dit brouillard cognitif, vachement invalidant pour certains. Je vous dis d’entrée de jeu que ce podcast est hyper rassurant et apporte de vraies solutions à ce vrai problème qui ne concerne pas tout le monde mais qui touche quand même la majorité des personnes après la chimio à des degrés divers, parfois c’est tout léger, parfois c’est vraiment handicapant mais ça se soigne parce que le cerveau est magique… en le stimulant, il est capable de récupérer et de recréer de nouvelles connexions qui ont été abîmées par les molécules agressives de la chimio.
Ne plus retrouver des mots archi simples, oublier pourquoi on est entré dans une pièce ou pourquoi on a ouvert le frigo, égarer des objets, utiliser un mot pour l’autre, ne plus arriver à lire un livre ou comprendre une histoire compliquée à la télé ? Ça vous parle ?
Il n’y a pas que ça dans tout ce phénomène de chemobrain, il y a aussi la fatigue, la fatigue relationnelle, c’est à dire quand il y a du monde ou trop de stimuli, il y a beaucoup d’éléments qui entrent en ligne de compte et à considérer.
J’aimerais juste dire une petite chose que j’ai sur le cœur et qui je pense est importante à mentionner par rapport à l’entourage. Quand des personnes disent à une personne malade « oui, mais moi aussi j’égare mes objets, oui mais moi aussi je suis fatiguée, c’est l’hiver, on est tous fatigués, oui mais moi aussi j’oublie les noms ». Un petit warning sign… la fatigue de l’hiver et la fatigue d’une personne qui sort d’une année de traitements ou la fatigue émotionnelle de la personne qui vient d’apprendre qu’elle a un cancer, n’est pas du même ordre. Je dis cela parce que je trouve que c’est important de reconnaître la souffrance de la personne malade.
Beaucoup de médecins minimisent ce chemobrain ou disent que ça va passer. Aujourd’hui, on est là pour lever les tabous et parler de solutions, c’est tout ce que j’aime, vous l’avez compris !
Nathalie va passer les 15 premières minutes à nous expliquer son parcours du cancer. Cancer du sein découvert de manière assez inhabituelle, des décharges électriques dans le bras, on entend cela rarement… Cancer du sein en plein covid, c’est la double peine, nous dit-elle. Elle a eu la batterie des traitements lourds et ce qui l’a énormément aidée pendant ses traitements, c’est la visualisation. Nataëlle de Dragibus Rose nous avait parlé du dialogue avec les cellules de Guy Corneau et Nathalie va nous parler de sa méthode à elle et du pouvoir de la pensée, un chouette partage ! Merci à elle !
C’est une battante, une positive et j’avoue que c’est ce qui m’avait marqué au tout début quand je l’ai repérée sur les réseaux sociaux. Et son humour aussi, elle a cette capacité d’apporter de la légèreté dans la lourdeur du cancer avec une finesse et une subtilité que j’adore. On rit avec Nathalie et ça fait tellement de bien.
Elle m’a dit au tout début « Mais qu’est-ce que j’ai de la chance que toutes mes épreuves (moi je dis malheurs) ne soient pas arrivées en même temps ». Ça, c’est Nathalie. Placardisée par un patron épouvantable, une procédure de 5 ans, à la suite de cela un divorce, puis un cancer, puis son père a fait un AVC, puis il est décédé à la fin de ses traitements. Mais quelle chance que tout cela ne soit pas arrivé en même temps… comme quoi tout est toujours une question de perspective, de regard sur la situation et Nathalie est un bel exemple. Elle m’inspire.
Alors ce fameux chemobrain et ce retour au travail. Eh bien, elle va nous expliquer tout ce qui posait problème et lui a même fait penser qu’elle devenait folle ou qu’elle avait Alzheimer. Et c’est vraiment bien d’écouter tous les symptômes qu’elle mentionne et surtout surtout de réaliser, si ça vous arrive, que vous n’êtes pas folle, que vous n’êtes pas seule et qu’il y a des solutions.
Elle a participé aux ateliers d’onCogite, une association formidable. Oui oui, nous avons une possibilité d’action sur notre cerveau et tous les exercices qu’elle devait faire lui ont permis de très vite progresser. Ça demande de l’entrainement et de la rigueur et elle a joué le jeu. Le but n’est pas le résultat ou réussir l’exercice, mais c’est toute la démarche et faire travailler le cerveau. C’est exactement comme la gymnastique.
Nathalie nous a préparé un petit exercice que nous allons tous faire ensemble.
Elle nous parle également de son retour au travail, de son mi-temps thérapeutique et de tout ce qui a été mis en place pour que ça se passe au mieux, c’est archi intéressant. Si c’est un sujet qui vous intéresse, je vous invite également à écouter l’épisode 5 avec Magali Mertens qui parle du retour au travail et de tous les soft-skills qu’on a acquis pendant la maladie, un plus pour les sociétés !
Ce que je retiens de ce podcast, c’est le positivisme de Nathalie, sa manière d’être actrice de sa maladie aussi bien pendant les traitements qu’après les traitements en gérant activement ces fameux troubles cognitifs, et ce que je retiens aussi c’est qu’il y a des solutions !
J’ai lu sur le site de Rose up que l’hormono provoquait également ces troubles pour certaines et donc maintenant vous savez qu’onCogite est là pour vous aider.
Je vous souhaite une bonne écoute!

J’étais cheffe de projet avant le diagnostic. Je gérais plusieurs projets, avec des équipes différentes, des sujets différents, des plannings différents. J’avais une bonne mémoire des missions en cours et de leurs suivis, je passais facilement du coq à l’âne. J’animais des ateliers d’intelligence collective.
Quand on ne se souvient plus de ce qu’on a fait soi-même la veille, ça devient compliqué de gérer les tâches des collègues ! D’où la nécessité pour moi de trouver des solutions, de faire de la remédiation cognitive, pas que pour le quotidien mais aussi pour garder mon job que j’adore.
Si le contenu de mon ordi était plutôt bien structuré et organisé, à la maison j’étais plutôt « bordélique », mais je m’y retrouvais dans mon petit bazar avant ; je savais où cela n’était pas rangé ! Désormais plus. Le chemobrain m’impose de trier, d’organiser mes affaires, les ranger à la même place. C’est devenu une nécessité. Ce que je n’ai jamais réussi à faire de moi-même, ranger au fur et à mesure, le chemobrain l’a fait !

Il meurt lentement
celui qui ne voyage pas,
celui qui ne lit pas,
celui qui n’écoute pas de musique,
celui qui ne sait pas trouver
grâce à ses yeux.
Il meurt lentement
celui qui détruit son amour-propre,
celui qui ne se laisse jamais aider.
Il meurt lentement
celui qui devient esclave de l’habitude
refaisant tous les jours les mêmes chemins,
celui qui ne change jamais de repère,
Ne se risque jamais à changer la couleur
de ses vêtements
Ou qui ne parle jamais à un inconnu
Il meurt lentement
celui qui évite la passion
et son tourbillon d’émotions
celles qui redonnent la lumière dans les yeux
et réparent les coeurs blessés
Il meurt lentement
celui qui ne change pas de cap
lorsqu’il est malheureux
au travail ou en amour,
celui qui ne prend pas de risques
pour réaliser ses rêves,
celui qui, pas une seule fois dans sa vie,
n’a fui les conseils sensés.
Vis maintenant!
Risque-toi aujourd’hui!
Agis tout de suite!
Ne te laisse pas mourir lentement!
Ne te prive pas d’être heureux!
Pablo Neruda


























