Ep13 - Oser être soi !

Séverine, une boule d’énergie et d’optimisme, une entrepreneuse multi-récidiviste dans le monde associatif, une sacrée bonne femme aux sacrées ressources, elle regorge d’idées et de projets et elle les met en place, elle ose. Oui, elle ose, elle ose vivre, elle ose vivre ses rêves et ses envies. Elle nous dit “Ce cancer m’a appris à oser ! Merde quoi, je n’ai qu’une vie, qu’est-ce que je risque d’essayer !” Je la rejoins sur toute la ligne. 

A 39 ans avec deux jeunes enfants, elle apprend qu’elle a un cancer du sein agressif… elle a eu le all-inclusive de la cancéreuse, ce sont ses mots pour apporter une touche d’humour. Le package chimio, rayons, ablation, reconstructions mammaires en plusieurs étapes, hormono. Séverine nous dit que se projeter directement dans la reconstruction physique l’a aidée à accepter l’inacceptable, perdre un sein. Certaines personnes préfèrent consolider la reconstruction psychique avant de se lancer dans la physique, pour Séverine, c’était diffèrent, elle s’est projetée reconstruite avant même d’avoir perdu du sein et ça l’a portée. 

Ce qui l’a très fort portée aussi, ce sont les réseaux sociaux et en particulier les témoignages positifs des autres femmes, jeunes aussi, qui etaient passées par là. Elle se disait qu’elle voulait, elle aussi, vivre la maladie de manière positive, comme ces femmes. J’en cite une en particulier Lili Sohn qui a écrit la guerre des tétons qui a été une de ses grandes sources d’inspiration et j’avoue que pour moi aussi, je regardais ses vidéos en boucle quand j’ai appris mon cancer et je me disais aussi “si elle a réussi à vivre sa maladie aussi positivement, moi aussi, je suis capable de la vivre de cette manière. Alors je dis “positivement” mais je ne nie en rien la difficulté parfois bien trash du réel. Et Séverine ne la nie pas non plus, il y a eu des moments vraiment durs, elle ne s’en cache pas mais ses projets et sa communauté l’ont portée. Elle parle de cette force qui émane de la communauté à laquelle elle donnait beaucoup et qui lui rendait énormément en retour. Ce qui est très inspirant quand on écoute les témoignages des autres femmes, c’est qu’on se rend compte que l’après, qu’on avait peut-être imaginé moins bien quand on est en plein traitement, n’est en fait pas moins bien, différent certes, mais parfois même meilleur. 

Je la laisse raconter ses projets, le Salon des Kfighteuses, Degom’crab, Osez la résilience et j’en passe. Elle a toujours eu besoin de créer et d’être dans l’action et elle a fait bouger les choses. Je lui ai demandé comment elle avait vécu l’après-cancer et elle a répondu avec humour qu’elle a continué à mettre en place plein de projets dans le monde du cancer probablement pour se protéger de l’après cancer. Tiens donc, ça résonne en moi… La famille et l’entourage ont envie de tourner la page, et la tournent d’ailleurs, mais les patientes ont encore souvent besoin d’en parler avec des personnes qui ont été touchées même encore quelques années après, c’est important. C’est ce qu’on voit souvent, beaucoup de femmes restent impliquées dans ce domaine quelques années après et l’entourage ne perçoit pas que c’est un besoin réel pour certaines. Les remarques sont parfois maladroites “mais pourquoi tu restes la tête dans le cancer ? Tu n’en sors pas !” Chacune et chacun son rythme ! 

Séverine a beaucoup donné à sa communauté et elle continue, merci à elle. 

En plus de mentionner que ce cancer lui a appris à oser, il lui a donné la capacité de vivre dans le moment présent, elle nous dit “je vis un jour à la fois, je n’ai pas du tout envie d’anticiper 20 ans à l’avance, tant de choses peuvent arriver et la vie lui a montré que tout peut basculer en une heure”. Séverine ose vivre et elle se laisse porter par la vie, ses projets et ses rêves. Aujourd’hui, elle est devenue Community Manager pour des marques liées au cancer, je vous invite à aller voir ses réseaux car c’est vraiment sympa et très instructif. Bienvenue à Séverine !