Didier sur la photo parce qu’il m’en donne du courage…
La chanson américaine « Courage is »
Dit :
Le courage c’est quand on a peur
Mais qu’on continue à agir
Le courage c’est quand on souffre
Mais qu’on continue malgré tout à vivre
….
L’important n’est pas le nombre de fois où vous êtes tombés
Mais combien de fois vous vous êtes relevés.
Ça tournait, ça tournait, ça tournait
Il était grandement temps de rédiger ce post sur le courage, il me chipote depuis des mois. Le besoin est devenu incompressible. Ce sont des événements extérieurs qui m’ont mis ce thème en tête et ça tournait, ça tournait, ça tournait. C’est quoi être courageux ? C’est quoi avoir du courage ? J’avoue avoir été hors de moi face à plusieurs situations où j’ai trouvé que des personnes avaient grandement manqué de courage. C’est nul de juger mais c’est parfois difficile de ne pas le faire, alors j’ai voulu me lancer dans une réflexion sur le courage et aussi comprendre pourquoi ça m’irritait à ce point.
Pourquoi certaines personnes font-elles preuve de courage, d’autres pas ? Pourquoi certaines personnes sont des battantes, d’autres des assistées ? Pourquoi certaines personnes agissent et d’autres subissent ? Pourquoi certaines personnes veulent améliorer le monde et d’autres passent leur vie à s’en plaindre ? Ce n’est pas une fatalité, on ne naît pas courageux ou plaintif, on ne naît pas battant ou assisté, on ne naît pas agisseur ou subisseur (mots inventés mais je les aime bien). On a peut-être une propension à voir le verre à moitié vide ou on a peut-être eu des parents complètement foireux et absents, voire même nocifs, mais on a le pouvoir de changer notre regard sur tout. J’ai l’impression de tomber dans le gros cliché, dans le genre développement personnel à deux balles juste comme je déteste, mais j’ai tellement envie d’exprimer un truc important. Merde quoi, on a le pouvoir d’être courageux et de voir la vie à travers un autre prisme qu’un gris plombant et opaque qui fera toujours voir le mauvais côté de tout. Et puis quoi alors ? On reste toute sa vie coincé dans cette vision de merde ? Ça sert à qui et à quoi ? Eh oh… le prisme gris plombant et opaque, je le connais bien vous savez, c’est bien pour cela que je peux en parler.
Mais je m’éloigne du sujet, le courage. Je vous prie de m’excuser, aujourd’hui la structure ne sera pas digne de mon éducation classique, ça partira carrément dans tous les sens comme les forces antagonistes qui m’habitent, un vrai chaos intérieur parfois. Je peux être si excédée par le manque de courage, par la lâcheté, par la paresse, par les fausses excuses et en même temps il m’arrive, un peu trop souvent d’ailleurs, de manquer totalement de courage pour m’affirmer, dire un gros fuck ou exprimer mes besoins de manière claire et nette. En d’autres termes me faire respecter et me respecter parce qu’être courageux, c’est être fidèle à soi. Eviter un conflit, ne pas décevoir, répondre aux attentes de… on connaît trop bien la chanson. Je suis alors fâchée. Très fâchée. Très fâchée sur moi, très fâchée sur l’autre. Bref, il était temps de rédiger ce post pour mettre mes idées en place.
C’est quoi le courage ?
Une vertu ? Vraiment ? Quid des kamikazes terroristes qui ont fait péter les tours jumelles ? Leur courage était-il vertueux ? Une qualité, une force, une manière de vivre, une notion philosophique, une aptitude, une attitude, une prédisposition, une quoi au fond ?
Le courage est une valeur super importante pour moi. Probablement l’une des plus importantes. D’où ça vient ? J’ai quelques idées. Petite, je m’appliquais dans tout ce que je faisais, je voulais apprendre, je voulais comprendre, je voulais maîtriser, je voulais devenir bonne dans tout ce que j’entreprenais, je voulais même exceller, je voulais aussi me donner toutes les chances et les moyens d’exceller alors je bossais, je m’exerçais, je répétais, je m’appliquais, je faisais tout pour que les disciplines auxquelles je m’adonnais me réussissent. Je déteste la paresse en général et pourtant je sais qu’on en fait l’éloge et je sais aussi que certains jours, je suis une grosse feignasse pour des trucs qui m’emmerdent ou une grosse paresseuse tout court. Je déteste la lâcheté. On ne va pas se lancer dans le pourquoi du comment, les blessures d’enfance ou tout le tralala, le courage, le sens de l’effort, la volonté, le travail, l’excellence étaient importants pour moi et c’est resté le cas. Est-ce que j’ai toujours été très mesurée ? Non, mais alors paaaaas du tout. Il y a eu des excès, j’ai été victime de moi-même et de mes exigences. Besoin de contrôle, anorexie, dépression, insomnies et j’en passe mais je ne regrette rien. On apprend, on se casse la gueule, on en chie, on ne voit pas toujours la lumière au bout du tunnel mais on apprend à se relever. Avec peine parfois. Avec grande peine, mais on apprend et on se relève. Est-ce que toutes les chutes nous apprennent à être plus courageux ? Est-ce que le courage s’apprend ? Est-ce qu’il s’exerce ? Je pense que oui en fait… apparemment Sénèque et Aristote aussi 😉 Ce dernier nous dit que le courage s’apprend par la répétition d’actes courageux. Sénèque, lui, nous dit que toutes les épreuves sont des exercices et il s’agit de profiter de celles-ci pour affermir son courage. Et vous, vous en pensez quoi ?
J’ai eu le courage de sortir de mon anorexie parce que c’est terriblement angoissant de laisser tomber une stratégie (dangereuse certes…) qui m’a servi pendant tant d’années. J’ai eu le courage d’encaisser les épreuves familiales difficiles, de mener des projets de ouf à bien (c’est quoi la différence entre courage et volonté ?), de venir en aide à des personnes qui en ont besoin, de combattre ma maladie (ai-je le choix finalement ?), de me battre pour une cause, de parler en public alors que c’était une de mes plus grandes craintes, mais comme je l’ai mentionné, je n’ai pas toujours le courage d’affirmer mes besoins, de dire non, de me faire respecter. Parfois, je me demande si ça ne demande pas un courage encore plus grand. J’ai l’impression qu’il y a deux aspects en fait :
- Je vois d’une part l’action. Le courage dans l’action, dans le faire, dans des accomplissements, des projets, une espèce de dépassement de soi, de dépassement de la peur.
- Et d’autre part l’être, le courage d’être soi, le courage de SE respecter et de SE FAIRE respecter au risque de heurter, blesser et décevoir, le courage d’assumer ses choix, le courage de dire non quand tout le monde dit oui ou le contraire, le courage d’accepter ce qui est et qui ne peut pas toujours être changé. Une forme de sagesse en fait… de liberté aussi.
Est-ce que vous trouvez qu’il y en a un qui est plus difficile que l’autre ? Je ne sais pas si “difficile” est le bon terme ? Je devrais peut-être dire “plus courageux” ? Je me demande…
Je raccroche à l’instant avec Fred à qui je raconte mon projet et il m’ouvre les yeux sur quelques points intéressants. Il me dit que parfois il faut aussi du courage pour se taire et il me parle dans ce contexte-là de conflit de valeurs. Parfois une valeur prend le dessus. Si je prends l’exemple d’une situation familiale archi compliquée, parfois ça demande aussi du courage de fermer sa gueule au risque ne pas se faire respecter parce que vouloir une absence de conflits est une valeur plus importante pour la personne. Est-ce qu’on peut parler de courage en fait ici ? N’est-ce pas plutôt un choix ?
Ma première leçon de courage
Je suis en train de chercher loin loin dans mes souvenirs d’enfance une expérience où j’ai eu l’impression d’avoir été hyper courageuse. Une expérience où je me suis dit “tiens c’est vraiment ma première leçon de courage”. Il va sans dire que l’enfant qui apprend à marcher en a du courage, de la volonté aussi, de la persévérance, de la résilience. Pour moi, toutes ces notions sont étroitement liées. Faudrait que j’en parle avec Xavier. Ne dit-on pas qu’un enfant tombe 2000 fois avant de marcher ? Comme je ne me souviens pas de mes 2000 chutes, j’essaie de retrouver dans ma mémoire ma première leçon de courage. Et vous ? Vous vous en souvenez ? Étonnamment, ce sont plutôt des choses assez difficiles qui remontent, pas des exploits héroïques d’enfant, c’est plutôt le courage d’avoir surmonté un cafard monstre dans les premiers camps d’été loin de mes parents, le courage d’avoir surmonté le sentiment d’être différente, honteuse ou totalement nulle parfois, le courage d’avoir surmonté la peine et le sentiment de totale impuissance face à un parent qui pleure.
Cœur + age = action du verbe ou cœur + rage ?
Après mon petit post sur Facebook et IG, j’en ai récoltés des témoignages, wow ! J’avais envie que ce soit un projet collaboratif. Pourquoi ? Je sais pas trop bien en fait… c’était un élan spontané, j’avais envie de vous faire participer, j’avais envie de nourrir ma réflexion, j’avais envie d’apprendre des choses de vous et c’est BINGO, vous m’avez tant apporté. J’aurais aimé coller tous les témoignages dans ce post mais ce serait beaucoup trop long. C’est fascinant de voir comme tant de personnes s’en sont donné à cœur joie comme si ça leur faisait du bien d’aller visiter au plus profond de leur cœur tout ce que ce mot courage réveille en elles et tout ce qui leur en donne. J’ai bien dit au plus profond de leur « cœur », car courage vient du latin “corage” constitué de “cor ou cœur” + le suffixe “age” qui indique l’action du verbe. Ça m’a tellement touchée, j’ai même reçu des dissertes par email et un magnifique poème sur le courage écrit par Élisabeth qui passera bientôt sur le podcast !
Je ne me pose jamais la question avant d’écrire, j’écris tout simplement. C’est juste, il y a quelque chose qui doit se vivre, il y a quelque chose qui doit jaillir. Je ne sais jamais quoi exactement avant de commencer mais j’y vais, je prends mon courage à deux mains et je me lance dans le vide. On parlait de cœur mais finalement mes doigts y sont directement connectés et ils tapotent dans un style que j’aimerais plus polissé mais peu importe, ce n’est pas cela qui compte.
Quand je publie mes posts, c’est aussi un saut dans le vide. Comment va-t-il atterrir ? Et au fond pourquoi publier ? Ce sont mes réflexions, tout le monde s’en fout ? A part que cette fois-ci, ce sont mes réflexions nourries des vôtres. Le partage sur le blog… un élan encore, quelque chose qui doit se vivre, une énergie qui circule et l’espoir toujours que mes lignes toucheront des cœurs et ouvriront des possibles.
Le courage est-il contagieux ?
Il s’est passé un truc assez incroyable en lisant tous vos témoignages. Je me suis sentie gonflée à bloc de courage, c’est comme si tous vos témoignages me donnaient encore plus de courage et je me suis posé une question : est-ce que le courage est contagieux ? Est-ce qu’il donne une forme d’exemple ? Je pense vraiment que oui… Je pense que c’est comme l’espoir. En fait, je pense que c’est même doublement contagieux. “Inspirant” serait aussi un bon terme pour décrire le phénomène. Je m’explique en donnant un exemple. Quand j’ai appris mon cancer, j’ai tout de suite cherché sur le net des femmes qui avaient traversé la maladie avec courage. Je suis tombée sur Lili Sohn et d’autres jeunes femmes comme Magali Mertens qui avaient transformé l’obstacle en tremplin et elles m’ont donné une force incroyable. Elles étaient devenues comme des rôle modèles. “Si elles ont traversé cette épreuve avec courage, je vais aussi pouvoir le faire”, leur courage et leur résilience ont été une réelle inspiration dans tout ce que j’ai entrepris. Je sais que certaines personnes se sentent totalement écrasées par le positivisme et le courage des autres, moi ça me booste. Certaines personnes peuvent tomber dans une aigreur amère et une jalousie dévorante face aux capacités de rebondir des autres, moi ça me donne des ailes.
Vous vous souvenez de ces vidéos un peu kitch qui circulaient sur Facebook quand le mot résilience a été tellement médiatisé qu’il avait envahi toute la toile ? Des petites vidéos avec une musique assez cheesy mais qui prend quand même aux tripes et pendant lesquelles on voyait défiler des noms et des photos de personnes connues qui ont eu des enfances de merde, des traumas horribles, des soucis de santé invalidants, des échecs et des raclées en cascade et qui sont quand même devenues des personnes exceptionnelles qui ont un impact positif dans le monde. Résilience, courage, détermination, volonté, persévérance, peu importe la nuance de chaque mot, pour moi, ce sont des personnes qui ont fait preuve d’un courage sans borne et elles m’inspirent. Oprah, Disney, Edison, Rowling, Bill Gates, Van Gogh, Roosevelt, Einstein, Franklin…
Les héros… et ceux du quotidien
Des héros, des personnes qui ont eu un rayonnement assez impressionnant mais il y a aussi tous les héros du quotidien dont on ne parle pas. La fille mère qui bosse comme une acharnée pour nourrir son enfant, l’orphelin qui passe de famille d’accueil en famille d’accueil, la femme battue qui ne quitte pas le foyer pour protéger ses enfants, la personne qui a quitté son pays en guerre, l’enfant « différent » qui se bat tous les jours, les héros de la pandémie qui ont risqué leur vie pour soigner les autres, les pompiers, les gendarmes, le parent endeuillé qui continue à avancer pour ses autres enfants, l’enfant qui s’occupe d’un parent malade… Sommes-nous tous des héros à notre façon ? Le courage est-il partout ?
J’ai écrit “doublement contagieux” et j’y arrive. Je l’ai mentionné, le courage des autres est contagieux et m’inspire, mais il y a un autre phénomène : le fait d’être courageux me donne envie de réitérer les intentions courageuses. Pfff, je ne sais pas si je m’exprime super bien. Je pense que quand on a goûté à la joie que procure un acte courageux, ça nous incite à continuer à être courageux. Pour moi, il n’y a pas de recherche de récompenses qui viendraient de l’extérieur quand on est courageux, c’est désintéressé. Le résultat de l’action ne compte pas vraiment, c’est plutôt l’intention courageuse qui compte. La vraie valeur du courage réside dans la satisfaction et la joie qu’elle apporte à la personne courageuse et dans la réalisation de soi qu’elle permet d’accomplir. Les Stoïciens disent que les actions courageuses permettent aux courageux de progresser dans leur vertu. Chaque occasion d’exercer son courage serait une occasion de grandir, de progresser individuellement et ce progrès est une raison suffisante pour justifier des actes courageux qui, dans la philo antique, sont la voie d’accès privilégiée au bonheur.
On pourrait encore parler de toute la dimension sociale et politique du courage, mais ce sera pour un autre post !
Revenons à nos moutons et à vos témoignages. C’est incroyable de constater que non seulement, nous sommes tous un peu philosophes sur les bords et qu’en plus, nous sommes tous courageux.
Des thèmes reviennent souvent : la rage de vaincre, de continuer à se battre, une force en nous pour surmonter les épreuves, y aller malgré la peur, sortir de sa zone de confort, défendre les plus faibles, combattre l’injustice, mais il y a aussi assumer ses choix, oser être soi, accepter l’incertitude, accepter ce qui ne peut pas être changé. Ces deux aspects dont je parlais.
Pour paraphraser le grand Nelson Mandela, je dirais que le courage n’est pas l’absence de peur, c’est avoir peur mais y aller quand même !
Dans courage il y a le mot rage. La rage de vaincre, de se battre. Je pense que lorsque l’on se bat contre un cancer ou contre une autre maladie, le courage est en nous. Comme s’il dormait dans un coin, mais le jour où l’on en aura besoin on sait qu’on peut compter sur lui.
Le courage c’est savoir que ce que l’on affronte ou l’on va affronter va être dur, difficile, compliqué, nous faire sortir de notre zone de confort. C’est entendre et voir des choses qui ne nous conviennent pas mais d’y aller en pensant qu’il n’y a pas de problème mais que des solutions. C’est avoir le genou à terre et se relever.
C’est oser être soi. C’est se battre pour ce à quoi on croit. C’est combattre l’injustice. C’est défendre le plus faible. C’est parfois décider de continuer à vivre malgré des douleurs intenses et insupportables comme le décès de son enfant.
C’est d’être Soi. L’attitude inverse du courage est l’évitement, d’autres parleront de lâcheté mais ce dernier est un jugement. Alors que souvent nous « évitons » par peur d’être jugé des autres, donc nous ne sommes pas nous-même. Le courage est donc d’être tout simplement « soi-même ».
Pour moi le courage c’est pouvoir se lever malgré l’envie de vomir permanente, la douleur osseuse ou l’on a l’impression qu’un bulldozer nous est passé dessus pour le simple plaisir d’aller chercher ses enfants à l’école et voir leurs sourires qui nous feraient soulever des montagnes…
J’envisage le courage comme une forme d’audace, de dépassement de ses peurs ou de ses croyances, une forme d’acceptation également de ce qu’on ne peut pas changer. Je pense aussi que nous sommes tous dotés de courage. Et qu’il est salutaire de se le reconnaître. Nous sommes tous des héros, à notre manière, pour ce que nous vivons pourvu qu’on franchisse certaines étapes. Le courage n’évoque pas, pour moi, un aspect de combat ou de lutte.
Le courage c’est avancer sur le chemin que l’on n’a pas choisi (la maladie). 🥊🥊 C’est une révolte intérieure contre le malheur. C’est accepter le changement, être en mouvement. Chacun de nos pas est une victoire sur l’incertitude. Le courage ce n’est plus subir, mais grandir.
Je pourrais encore continuer à gratter des pages et des pages ou plutôt à tapoter des heures et des heures, mais je vais bientôt m’arrêter. Encore quelques points plic ploc pour nous permettre de continuer la réflexion….
Courage et volonté, quelle est la différence ?
Je fais encore un melting pot entre toutes les notions… courage, volonté, persévérance… non pas que ce soit très grave mais j’avais envie de réfléchir à la différence entre volonté et courage. Merci à Xavier pour nos échanges, merci à Marie Robert de Philosophy is Sexy qui a permis d’éclairer ce point et j’en profite pour vous suggérer d’écouter son podcast sur le courage.
Qu’est-ce que la volonté ? Un désir mis en acte. Il y a intention, résolution et passage à l’acte. Je veux me balader, j’enfile mes bottes et j’y vais ; je veux un cappuccino, je m’en sers un ; je veux dormir, je vais me coucher ; je veux trouver un nouveau boulot, je postule. C’est vrai que là, je trouve des exemples d’une seule action : je veux -> je fais… ceci dit, si je veux trouver un nouveau boulot, je vais devoir faire plein de démarches, je vais devoir faire preuve de volonté, envoyer des CV, me renseigner au sujet des entreprises, me préparer pour les interviews, me prendre des claques, le processus sera peut-être long et pénible. Je vais devoir faire preuve de courage, de détermination, de persévérance. J’ai comme l’impression qu’il y a plus une notion de durée dans le courage. Il faut tenir sur la durée, il faut tenir bon. C’est en fait au moment où ça commence à devenir long que le courage est mobilisé. Comme dit Xavier, le courage, c’est la volonté malgré… malgré les refus, la frustration, les difficultés dans notre exemple. Le courage, c’est une volonté qui perdure.
Je terminerai par dire qu'il y a tant de formes de courage
Le courage très personnel de la personne handicapée qui réalise des exploits sportifs de dingue. C’est très personnel mais il donne une sacrée leçon de courage aux autres. Le courage des résistants pendant la guerre, le courage de tous ceux qui ont tout abandonné pour s’engager pour la liberté de leur pays. Il y a aussi le courage de la personne qui se jette dans une eau glacée pour sauver un enfant qui se noie. Nombreux sont les actes de courage qui nous dépassent mais le courage est loin de n’être que dans les actes héroïques et nous avons cité des exemples plus haut. Le courage de ne pas me laisser asservir, le courage de dire non, le courage de dire oui, le courage de dire la vérité, le courage d’être minoritaire, le courage d’être fidèle à soi.
Que répondons-nous à la question : pourquoi avons-nous plus ou moins la propension à être courageux ? Education, prédisposition, acquis, transmission, conditions de vie ? Est-ce que c’est plus facile d’être courageux si j’habite dans un joli manoir sur les hauteurs de Montreux avec vue sur le lac que dans un bidonville à Calcutta ? Est-ce que le courage se quantifie ? Pourquoi dit-on « bon courage » à quelqu’un ? Sommes-nous plus courageux dans certains domaines que dans d’autres ? Est-ce qu’un acte courageux pour moi pourrait être vu comme une banalité pour quelqu’un d’autre ?
Plein de questions ouvertes, autant de réponses que de personnes qui liront ce post. Peu importe la signification exacte du mot, peu importe comment on le différencie de la volonté, la résilience, la persévérance, la force… le courage est ce qui me fait dépasser mon indifférence, mon égoïsme, ma paresse, mes peurs aussi parfois. Le courage s’éprouve, se vit dans ma chair, c’est d’abord une sensation ou une action, ce n’est pas un concept abstrait. Le courage dans ses actes, héroïques ou pas, me fait grandir et me grandit. Dans le regard des autres souvent mais aussi dans le regard que j’ai sur moi-même. Le courage est dans des valeurs en nous, valeurs qui nous transcendent. Le courage est multiforme, le courage est noble et désintéressé, le courage est au quotidien, le courage ne se définit pas toujours par la raison, le courage est nécessaire pour vivre une vie qui ne soit pas que passivité.
Il en faut du courage pour faire ses propres choix de vie avec tous les risques que ça comprend.
Il en faut du courage pour s’engager ou militer alors qu’on a aucune garantie du résultat.
Il en faut du courage pour faire son coming out.
Il en faut parfois du courage pour simplement faire face au quotidien.
Il en faut du courage pour faire face à la perte d’un enfant, d’un parent, d’un proche.
Il en faut du courage pour s’occuper d’un parent malade.
Il en faut du courage pour renoncer à certaines choses qui nous sont chères.
Il en faut du courage pour reconnaître ses erreurs.
Il en faut du courage pour demander pardon.
Il en faut du courage pour demander de l’aide.
Il en faut du courage pour dire « Je t’aime ».
Un mot tout particulier pour mes sœurs de combat
Il en faut du courage pour combattre la maladie.
Il en faut du courage pour continuer à vivre pleinement malgré la peur de la récidive.
Il en faut du courage pour continuer à dire oui à la vie malgré un cancer devenu chronique ou métastatique.
Il en faut du courage pour continuer à y croire malgré un pronostic vital engagé.
Les héros n’ont pas seuls l’apanage du courage.
Nous avons tous du courage, cultivons-le, soyons fiers de nous !
Je vous embrasse bien fort.
PS : Vous êtes encore nombreux à préférer recevoir une notification par email avec le podcast de la semaine. N’hésitez pas à vous inscrire ci-dessous. Pas de pub, pas de spam, jamais avec moi, juste un petit coucou toutes les semaines avec le podcast de la semaine et parfois une citation ou une image qui fait du bien.
Elle me prend aux tripes, elle parle de courage...
Le podcast

Ep 24 – Reconstruction d’un sein et/ou d’une image corporelle

Ep 23 – Cancer génétique et rage de vivre

Ep 22 – Du cancer aux chaussures-à-histoires vendues au profit de la recherche

Ep 21 – Les années passent, qu’en est-il de notre vagin?

Ep 20 – Du lymphome à l’alliance thérapeutique patient/soignant

Ep 19 – Réinventons la façon de soigner le cancer. Céline Lazorthes.

Ep 18 – Un cancer du sang au pronostic défavorable et cent raisons de renaître

Ep17 – Quand “pourquoi moi?” devient “pour moi!” | Podcast Delphine Remy

Ep 16 – Quand le cancer est source d’un nouvel équilibre

Ep15 – Quand un cancer frappe deux fois, l’art le met au placard

Ep14 – Cancer colorectal mais rien ne l’arrête.

Ep13 – Oser être soi !

Ep12 – Trois loustics, un triple négatif et des petits pas

Ep11 – Comment j’ai sauvé ma “peau”. Magali (tête de licorne)

Ep10 – Géraldine. Que faire des événements qu’on a vraiment pas choisis dans sa vie ? Quel sens donner à tout cela ?

Ep9 – Anousha, accompagnante. Sois forte pour ton mari. Ces injonctions qui font sombrer.

Ep8 – Isabelle (Laboratoire Ozalys). Vainquons les tabous des cancers féminins !

Ep7 – Justine. Mon combat contre le cancer en 2 en 1.

Ep6 – Veronica. Quand une sénologue découvre sur ses propres images qu’elle a un cancer du sein.

Ep5 – Magali. J’ai voulu transformer l’obstacle en tremplin.

Ep4 – Un regard doux sur l’hormonothérapie – Daphné t’Kint

Ep3 – Séverine. Vous reprendrez bien un peu de chimio ?

Ép2 – Edwige. Une luciole qui nous parle de résilience

Ep1 – Delphine. Pourquoi j’ai créé ce podcast

Bande-annonce du podcast
Abonnez-vous pour recevoir les nouveaux épisodes !
Vous souhaitez raconter votre histoire ?
Vous avez ou avez eu un cancer ? Vous êtes un professionnel de la santé, un philosophe, un accompagnant, un spécialiste dans un domaine, peu importe… si vous pensez que votre témoignage peut aider les patients du cancer, envoyez-nous une petite vidéo de vous (entre 5 et 10 minutes) pour nous présenter votre histoire.