Qu’est-ce que j’ai fait de travers ?

Qu’est-ce que j’ai fait de travers ?

Mais qu’ai-je bien pu faire de travers ? C’est une question qu’il est impossible de ne pas se poser. Juste impossible. Elle m’a habité l’esprit non-stop pendant 48 heures. Qu’ai-je bien pu faire de travers ? J’analyse, je sur-analyse, je sur-sur-analyse, je cherche partout, je demande à Didier, je demande aux médecins, je demande aux copines. Personne ne trouve la réponse. Et moi non plus.

Je suis nutrithérapeute, c’est quand même le comble. Je mange archi sainement, je vis sainement, je dors comme un bébé, j’ai allaité pendant des années, je suis heureuse. Je pourrais même dire que je ne me suis jamais sentie aussi heureuse. J’ai un mari de rêves, des enfants trop sympas et en pleine santé, je vis dans un endroit de rêve, j’adore mon boulot, je me suis lancée dans la photo, j’ai des projets de livres, je fais mes escapades américaines quand je veux.

Franchement, il n’y a rien qui ne va pas. RIEN. Mais que s’est-il bien passé ?

Je commence à faire des tonnes de suppositions idiotes. C’est de ma faute.

Je ne fais pas assez de sport.
« Delphine, ça voudrait dire que tous les gens qui ne font pas assez de sport attrapent un cancer. Débile ! »

J’adore mon petit verre de champ quasi tous les soirs.
« Delph, tu t’imagines si tous les gens qui boivent un verre de pinard tous les soirs attrapaient un cancer, n’importe quoi. »

J’ai eu des moments de stress au boulot, mais il y avait beaucoup de stress positif qui m’a fait monter des projets qui me tenaient tant à cœur. Était-ce trop ?

Ces 2 dernières années, j’ai eu de grosses blessures et des coups durs mais qui n’en a pas ?

Une petite voix de Houston me dit :
« Delphine, ne cherche pas à trouver, il n’y a pas de réponse à ta question, c’est beaucoup de choses et on ne saura jamais. Il y a des femmes qui vivent un enfer et n’attrapent pas de cancer. Il y a des femmes qui mangent de la merde à longueur de journée et n’attrapent pas de cancer. Il n’y a pas de réponse à ta question. Il y a 1 femme sur 8. Ne perds pas ton temps avec cette question. Va de l’avant, on est avec toi. »

Elle a tellement raison. J’ai décidé d’arrêter de me poser la question parce qu’elle ne me faisait pas avancer, que du contraire. Je ne trouverai jamais de réponse, par contre j’ai déjà une idée très claire de mes nouvelles priorités pour ma vie « après-cancer ».

Je n’ai rien fait de travers, ce n’est pas de ma faute. A l’attaque, on va de l’avant.

J’ai reçu un message privé sur Facebook (après avoir posté mon logo et mon message concernant le diagnostic) qui disait « Je ne suis pas sûre que « se battre » est la bonne approche, comprends-en les messages… »

De quel droit te permets-tu de me dire cela, évidemment que je vais me battre. Ça fait 48 heures que je me bats avec moi-même pour comprendre les messages et ça ne me permet pas d’aller de l’avant. Aujourd’hui, je dois me battre et je me poserai plus de questions quand le moment sera venu. Ce n’était pas un message très gentil.

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