Les mains de Xavier

Les mains de Xavier

  • Est-ce que vous pouvez accepter qu’il y ait et qu’il y aura encore des journées difficiles comme aujourd’hui ?
  • Oui, je peux l’accepter mais je ne pensais pas que je tomberais si bas. La pente était si ascendante ces derniers jours que la chute est d’autant plus pénible.
  • Quand je lis votre blog, je vois un sismographe.

Xavier est là pour m’aider à gérer les tremblements de terre. Nous ne perdons pas de temps car il a déjà interprété toutes les secousses avant que j’arrive.

Aujourd’hui, nous sommes plus rapidement montés dans la mezzanine où se trouve la table où Xavier fait du Reiki. Je trouve que ce n’est pas si joliment dit, je devrais dire où Xavier appose ses mains. J’imagine que chacun a un petit rituel bien différent, Xavier n’impose rien, on fait comme ça vient et tout est bien. Les sessions précédentes, j’avais tellement besoin de parler, juste partager, retourner dans le passé, vider mon sac, et exprimer mes peurs et ma colère que je n’avais quasi jamais quitté son canapé jaune. Je voulais aussi un peu parler cette fois-ci, mais je sentais qu’il fallait monter dans sa mezzanine et travailler sur le corps.

Je lui ai fait part de ce que rien n’allait. Vraiment rien. La veille, je m’étais endormie en pleurant et je me suis également réveillée en pleurant, et à mon avis, c’était la même chose entre les deux à cause du rêve atroce que j’ai fait. Durant le diagnostic post-op, Docteur Derek avait bien expliqué que le labo avait trouvé du cancer in situ un peu partout dans le sein, cela voulait dire qu’il n’avait pas enlevé le sein pour rien. Y a eu tout de même des bonnes nouvelles car le labo n’a pas retrouvé d’autres foyers et que les marges sont saines mais je vous passe les détails médicaux et la suite des traitements, ce sera pour un autre blog. Ce que Docteur Derek a dit aussi, c’est que des parties de ce cancer in situ n’auraient pas pu se voir à l’imagerie. Il a continué ses explications mais j’avais une question très importante à lui poser. C’est assez compliqué de le couper quand il explique. Je préfèrerais qu’il y ait quelques moments de silence pour pouvoir poser ses questions mais ça ne se passe pas comme ça. J’essayais de me concentrer sur ce qu’il disait et le fait de ne pas oublier de lui poser ma question importante. Nous avons embranché sur d’autres sujets et ma question est restée sans réponse, elle m’a rattrapée le soir en m’endormant.

Si on ne pouvait pas voir l’étendue du cancer in situ à l’imagerie, qu’est-ce qui me dit qu’il n’y en a pas dans l’autre sein ? On avait vu plein de calcifications dans le sein en bonne santé le premier jour, et si l’imagerie ne disait pas tout ? Il faut que j’appelle Docteur Douceur pour lui en parler.

J’ai rêvé que j’ai été accueillie dans un bureau par une personne qui me voulait du mal. Cette personne m’a balancée toute sorte de critiques injustifiées et cruelles qui n’étaient que le signe d’un terrible malaise chez elle mais je n’arrivais pas à me défendre, j’ai pris toutes les attaques comme des flèches en plein cœur et je m’écroulais à chaque pas. Elle m’a ensuite fait passer dans la salle des photocopieuses et j’ai du scanner mon sein en bonne santé. Elle m’a ensuite rendu les résultats du scanner indiquant du cancer in situ partout dans l’autre sein sans montrer la moindre expression d’empathie. J’étais atteinte d’un cancer invasif des deux seins alors que l’IRM de l’hôpital n’avait rien vu.

Xavier m’a dit de ne pas perdre une seconde à vouloir interpréter ce rêve, il avait raison, parfois il faut juste accueillir et ne pas chercher à comprendre. On se serait éloigné de ce dont j’avais réellement besoin ce jour-là, il le sentait.

Je lui ai expliqué avec beaucoup d’émotions que depuis que l’infirmière de Docteur Derek avait changé le pansement, la réalité avait frappé encore plus. Ma mastectomie avait été couverte par un énorme pansement qu’on voit légèrement sur la photo du blog « Ne dites plus jamais dire ça », je me sentais très protégée, il allait quasi du milieu de mes côtes jusqu’à la clavicule. Mais Docteur Derek préférait qu’on le remplace par un pansement plus petit et qui respire plus, du coup les autocollants pour attacher la gaze ne collent plus sur les parties qui n’ont pas été “touchées” par l’opération. Avec le nouveau pansement, les autocollants collent sur toute la partie dont les nerfs ne comprennent plus rien. Comme je disais dans un autre blog (Tu es la plus belle des Amazones), c’est la sensation la plus contradictoire du monde, c’est endormi et c’est hyper sensible. Docteur Derek a bien expliqué le terme qui était facile à comprendre grâce aux nombreuses années de grec, la dysesthésie**.

** La dysesthésie est une diminution ou une exagération de la sensibilité. Dans ce dernier cas, elle peut se manifester par des sensations de douleurs, d’engourdissement, picotements ou de brûlures.

Je ne suis jamais prévenue à l’avance, ça passe de l’anesthésie la plus complète à l’hyperesthésie et c’est physiquement et psychologiquement déstabilisant. Quand l’infirmière passe un coton avec du désinfectant, ça me donne la nausée et me met dans un état physique et émotionnel épouvantable. La sensation est tellement contradictoire juste comme les émotions qu’elle provoque, c’est le chaos intégral dans ma tête et dans mon corps.

Depuis le rendez-vous à Saint-Pierre et le changement du pansement, la montagne russe n’a fait que plonger sans jamais remonter. La sensation physique de l’absence de sein est violente, je ne sens plus que ça, ça tire, ça tire tellement de partout que je ne peux pas l’oublier un instant. J’avais vraiment envie de vous envoyer deux photos que je trouve très belles pour que vous arriviez à vous représenter à quoi ressemble une mastectomie quand elle est cicatrisée. Les images parlent d’elles-mêmes et aident à mieux comprendre. Je trouve que la réalité de la mastectomie est bien plus forte en images qu’en écrits. Ces images sont belles, mais d’autres sont terriblement tristes à regarder et je vous les épargne.

En quittant Saint-Pierre, on a décidé d’aller manger des moules dans une brasserie à Jezus-Eik parce qu’on avait pas envie d’aller trop loin. Le temps était agréable mais je me sentais terriblement mal physiquement. J’étais néanmoins trop contente que William se joigne à nous que je me suis dit que j’allais juste ravaler le malaise physique pour passer une excellente soirée. Did et Will avaient l’air hyper bien installés et ravis de commander des croquettes aux crevettes mais y avait un décalage énorme entre eux et moi. Je n’arrivais pas à m’intégrer dans le mood tant la malaise physique était énorme. Tout mon corps se résumait à une tension énorme dans la poitrine droite comme si le chirurgien avait tiré comme un fou pour rejoindre l’épaule à la peau au-milieu de côtes. Je lui ai d’ailleurs demandé si ce n’était pas le cas. Je vous l’ai déjà mentionné dans un autre blog, tout le sein, enfin toute la partie qui était le sein souffre et le bras également, il est lourd et raide. Je cherche sans cesse des positions agréables pour le poser comme s’il pesait 3 tonnes. L’épaule aussi en prend un coup et se raidit comme tout le reste.

Je n’arrivais pas à trouver une position qui me faisait oublier la dure réalité, quoi que je fasse, peu importe la position sur la chaise, j’étais sans cesse rappelée à l’ordre et ça me tapait sur le moral, chaque minute un peu plus. Les moules sont arrivées, j’essayais de les prendre une à une avec la main droite, tout tirait, tout me disait cruellement « tu n’as plus de sein, t’as capté ? » et j’ai éclaté en sanglots. « Didier, ça ne va jamais aller, je ne vais jamais m’en sortir. » La malaise physique m’avait sapé le moral et leur soirée. « Oh maman, allez maman, je vais décortiquer tes moules et tout va bien aller. Allez maman, et de une, et de deux, et de trois, je les remets dans le bouillon, ça va être trop bon. » William décortiquait mes moules pendant que je n’arrivais pas à sécher mes larmes, il faisait des petits sons pour dire « cheer up mom, you will be fine » et il avait raison.

Une femme super enceinte est entrée dans le resto et je n’ai pas pu m’empêcher de me dire de manière tellement sordide « elle est le symbole de la vie et moi, je suis le symbole de la mort », mais j’ai juste dit tout haut que son beau ventre me faisait penser aux belles années où les enfants étaient petits, nos années sous les tropiques, nos années de voyages et d’expatriation. Merci à William, notre éternel soleil, qui a trouvé le stratagème idéal pour radicalement changer l’atmosphère de la soirée qui ne pouvait que terminer en gros fiasco.

« On va regarder si j’étais mignon quand j’étais bébé. » Extraordinaire ! En une phrase, il avait balayé d’un revers de bras l’ambiance plombante du diner et avait lancé l’idée de partir à la découverte de toutes les photos d’enfance sur mon iPhone. Grâce à la magie du Cloud, je me ballade partout où je vais avec 40,000 photos que je rappelle dès que je veux me faire un petit trip souvenirs du voyage au Yellowstone, de la course de homards à Boston, la 6 years-old graduation d’Alexandre ou les belles années houstoniennes. A vrai dire, c’est William le plus grand consommateur de ces albums digitaux, il ADORE et passe des heures pendant les longs trajets à repasser toute sa vie en images. Parfois je me demande ce qu’il se dit en voyant toutes ces photos. Est-ce qu’il est aussi nostalgique ? Moi aussi j’adorais faire ça à son âge à part que c’était du format papier. Bravo Willy ! Nous avons passé le reste de la soirée à nous remémorer en images tous nos voyages, les caractères de chacun, les anecdotes, les moments forts, les bons souvenirs. Didier décortiquait le reste de mes moules pour s’assurer que je sorte de ce resto en ayant repris des forces, j’ai tout avalé en regardant toutes les photos avec un sourire aux oreilles et un brin de nostalgie, c’est de nouveau un peu contradictoire, comme toutes les émotions que procure ce cancer. Ils étaient si mignons !

Ça doit être parfois difficile de suivre la chronologie dans mes blogs. Je reviens à la session avec Xavier. J’ai enlevé mes chaussures et je suis montée dans la mezzanine, j’adore cet endroit même si je n’y étais allée qu’une seule fois. C’est comme si on montait dans un petit temple où on a juste envie de rester calme et de se recueillir. D’habitude, il n’y a pas un objet qui m’échappe quand je vais quelque part, pas un, je scrute toujours mon environnement partout où je vais, mais c’est tout à fait différent pour la mezzanine car je suis tellement recueillie quand je monte que je ne fais attention à rien d’autre.

Je vais essayer de résumer les moments forts de cette session. Ils l’étaient en fait tous, mais il y avait des moments encore plus forts. Je vous l’avais déjà mentionné auparavant, mon lexique n’est pas suffisant pour décrire tout ce qui s’échange et puis c’est si intime que certains aspects ne se retranscrivent pas. Je tiens néanmoins à vous expliquer car ces sessions font partie de ma vie et sont un élément majeur dans ma guérison. Je voudrais aussi juste insuffler l’idée du Reiki à celles qui connaîtront la maladie.

De manière très simplifiée, Xavier prend toute l’énergie de l’Univers et cette énergie passe par ses mains qu’il appose sur moi. Dans le partage du Reiki, le corps n’est pas différent ni séparé de l’esprit, le corps et l’esprit sont simplement deux aspects d’une même réalité. Xavier me corrigera si la définition n’est pas tout à fait exacte. J’ai même envie de dire l’esprit et l’âme.
Quand je pense que le tagline de mon site de nutri est Mind – Body – Soul et c’est l’approche que j’utilise pour mes patients, je n’en avais pas pleinement expérimenté toutes les nuances avant de rencontrer Xavier. 

J’imagine que chacun ressent des choses différentes pendant des sessions de Reiki, c’est une expérience très personnelle. Moi, je ressens une énergie réparatrice, une énergie qui guérit, une énergie bienveillante qui apaise, une énergie qui réchauffe et bien plus encore que vous comprendrez en lisant la suite du blog. Xavier a mentionné qu’il était juste un canal entre l’Univers et moi, mais je ne suis pas d’accord avec lui, ça n’aurait pas été pareil si ça avait été quelqu’un d’autre. Je le sais. Si je suis arrivée chez lui, ce n’est pas par hasard. Je n’avais même pas questionné Vanessa quand elle m’a dit que je devais absolument rencontrer Xavier, je ne savais même pas ce qu’était le Reiki. Quand on annonce qu’on a un cancer aux amis, proches et moins proches, on reçoit un nombre invraisemblable de noms, de contacts, de liens cliquables et de conseils qui ont changé des vies. J’avoue avoir été submergée et je n’ai contacté que 3 personnes qui résonnaient en moi, j’ai suivi mon instinct. Xavier était le premier.

C’est une expérience très étonnante car il ne pose pas toujours ses mains sur mon corps, parfois il ne fait que les passer à 5 cm du corps et elles dégagent une chaleur forte et rassurante qui pénètre si profondément. Quand il dépose ses mains, elles ne sont pas chaudes et quand il les éloigne, la chaleur recommence. Il a commencé par déposer ses mains sur mon ventre, c’est un endroit qui me rassure, c’est comme si je me sentais protégée. Quand la conversation est plutôt cérébrale, j’ai remarqué qu’il passait du côté de ma tête et appose ses mains sur mon front. Je ne pose pas de questions, je le laisse choisir au gré de ce que nous échangeons. Les émotions montaient fort et je lui ai dit que je me sentais si déséquilibrée, au sens propre comme au sens figuré, depuis cette mastectomie. « Je me sens comme un petit garçon tout chétif et malingre du côté droit (les souvenirs des années d’anorexie me remontaient à l’esprit) et une femme de l’autre, c’est une sensation physique et émotionnelle épouvantables. Est-ce que vous sentez ce déséquilibre ? » Cette fois-ci, c’est moi qui ai choisi, j’ai dirigé sa main vers la mastectomie et je l’ai posée pour qu’il ressente le blessure profonde, de nouveau au sens propre comme au sens figuré.

Je pense que c’était le moment le plus émouvant de ma vie, j’ai éclaté en sanglots sans pouvoir m’arrêter, c’était le chaos intégral à nouveau et deux sensations se battaient en duel. La dure réalité de la maladie et le sentiment de réconfort le plus intense de ma vie. Le second a gagné le duel et tout mon corps s’est apaisé, ma respiration est devenue plus calme, les larmes se sont arrêtées, je ressentais un sentiment de bien-être profond. Il y a eu un long moment de silence, sa main restait bien en place, j’avais la sensation que mon sein n’avait jamais disparu, que mon sein était reconstruit et que je sortais enfin du cauchemar de la reconstruction. Je suis restée avec cette impression un moment pour savourer toute la beauté de l’expérience, je voulais qu’elle dure toujours. Plus rien ne tirait, toute tension physiologique et émotionnelle avait totalement disparu. Ses mains et toute sa personne avaient créé tout un enveloppement de protection. J’étais protégée, plus rien ne pouvait m’arriver. Plus rien. C’était d’une sensualité inimaginable. Ce mot est le plus souvent associé à la sexualité ou à l’attirance sexuelle, mais il n’en était rien. « Sensuel » est lato sensu tout ce qui a un rapport à un sens – englobant tous les sens qui existent dans la vie humaine. De sorte que la sensualité signifie tout ce qui a rapport avec toutes formes de sensations causées par les cinq sens (audition, vue, odeur, goût, toucher). Je fais référence ici principalement au contact, au toucher.

Comme le choix de ce mot n’englobe pas tout ce que je voulais exprimer, j’ai fait des recherches et j’ai trouvé le mot « sensoriel ».
Sensoriel : qui se rapporte aux organes des sens, aux structures nerveuses qu’ils mettent en jeu et aux messages qu’ils véhiculent.
J’ai trouvé dans le magazine Psychologies un débat sur la différence entre la « sensualité » et la « sensorialité ». La « sensorialité » serait la capacité à être réceptif aux sensations physiques, alors que la sensualité désigne « l’aptitude à goûter les plaisirs des sens ». Apparemment, il n’y a pas de mot pour exprimer les deux à la fois. J’étais réceptive aux sensations physiques sans ressentir ce malaise profond et la contradiction entre l’endormi et l’hypersensible et ça me procurait une sensation forte et un bien-être profond.

Il a remplacé sa main par la mienne et a posé sa main sur la mienne. Je sais qu’il voulait me faire sentir que ma main avait aussi le pouvoir de me rassurer, de me protéger, de me guérir, mais j’ai senti l’angoisse remonter. Toutes les sensations contradictoires et le malaise sont remontés aussi vite qu’ils n’avaient disparu. J’ai ressenti de la panique et il m’a dit que je devais imaginer une grande lumière blanche qui passait par mon bras et qui remplissait mes poumons, il faisait les mouvements de cette grande lumière sur mon bras. Je tentais de visualiser, mais je n’étais pas prête, j’ai repris sa main pour la remettre sous la mienne et il n’a pas fallu un quart de seconde pour que l’angoisse disparaisse à nouveau.

J’ai ensuite posé ma main sur la sienne, il a posé sa deuxième main sur la mienne et j’ai ensuite posé ma deuxième main sur la sienne, nos 4 mains protégeaient la petite zone de combat avec une douceur et une bienveillance indescriptibles. Et j’ai profité de ce quatuor en silence.

Xavier a 73 ans et est 10 fois grand-père (j’ai tout à coup une hésitation sur le nombre de fois grand-père, je corrigerai si nécessaire), ses mains portent l’histoire d’une vie. Je le connais peu, je ne sais pas ce qu’il faisait dans la vie, tout ce que je sais suffit pour me dire que c’est un sage d’une bienveillance extrême. Ses mains sont le symbole de la beauté de son âme. Ses mains ont une histoire et sont bien plus qu’un canal qui fait passer l’énergie de l’Univers, vous comprenez pourquoi je ne suis pas d’accord avec lui sur cette histoire de canal.

Je pense qu’il est temps de clore le blog mais je voulais encore parler du toucher puisque vous avez constaté dans différents blogs que je parlais de l’importance de celui-ci et du fait qu’il envoie un message direct au cerveau reptilien, la source de toutes nos émotions humaines. Nous savons quasi tous que le toucher a un pouvoir extraordinaire, et pourtant, je trouve qu’il est si souvent sous-pratiqué, souvent par pudeur ou parce qu’on n’a pas appris.

Vous vous souvenez quand nous déposions nos bébés sur la table à langer et ils avaient le double réflexe, celui d’ouvrir les bras de manière un peu angoissée comme s’ils voulaient que nous les reprenions dans les bras aussitôt déposés et le réflexe du grasping, ils tentaient de s’agripper à ce qu’ils trouvaient quand on les déposait. Ma mère m’a un jour dit que si je déposais toute ma main sur leur ventre et leur torse en le déposant, ils étaient rassurés. Je les ai toujours déposés en mettant ma main qu’ils attrapaient avec leurs toutes petites mains et ça les rassurait. Aujourd’hui, c’était exactement la même chose, exactement la même scène, Xavier avait la main posée sur la partie droite de mon torse et j’avais posé ma main sur la sienne. Ce sont des réflexes archaïques chez le bébé. Je me sentais aussi vulnérable qu’un bébé qui a besoin d’être réconforté.

Une étude scientifique faite dans un orphelinat révèle que des bébés qui avaient été privés d’affection souffraient de modifications cérébrales. Dans la fin du blog « Docteur 160 grammes », je parle de l’importance des mains dans tout cette histoire de cancer. Les mains et le toucher sont cruciaux dans le processus de guérison. Les mains de Xavier font non seulement passer toute l’énergie réparatrice de l’Univers, mais elles vont à l’essence même de mes émotions.

J’ai tenté de raconter toute la session à Didier mais j’étais trop vidée. J’avais pourtant reçu une dose massive de l’énergie de l’Univers mais je ne savais plus bouger. J’ai vu cette fatigue comme un message évident que l’énergie de l’Univers était occupée à réparer, à régénérer tous les tissus et me demandait de me coucher et ne rien faire pour qu’elle puisse faire son travail. J’ai respecté son travail et par conséquent le travail extraordinaire de Xavier.

Didier partait dans les Ardennes, je lui ai demandé juste avant de partir de passer ses mains dans mes cheveux pendant 1 minute, juste 1 minute. J’ai fermé les yeux comme sur la table de Xavier et j’ai ressenti le même bien-être et le même réconfort. 

« Bilou, je vais avoir besoin de tes mains. » 

2 Comments
  1. Chère Delphine, ton écriture est magnifique et nécessaire; toutes les femmes devraient pouvoir avoir accès à ce si beau texte , car il fait beaucoup de bien ,
    À propos de ton cauchemar, je pense qu il s’agit principalement d’ une angoisse ou une idée angoissante de la journée pour laquelle tu n’as pas su terminer ton raisonnement, puisque tu n’avais pas pu poser ta question au médecin et elle revient en horreur pendant la nuit, c est inévitable; et donc, je te conseille de toujours terminer d’explorer tes idées quand tu vas dormir et t’endormir avec qq chose de positif qui s’est passé pendant la journée;
    2ème chose , quand tu vas chez le médecin, enregistre le rdv avec ton tél , comme ça, tu peux le réécouter à la maison; et note sur un papier ta ou tes questions pendant le rdv , afin d être sûre de la poser avant de quitter le médecin;
    Chaque jour, je pense à toi et je t’envoie plein d’affection et de bonne énergie
    Énormes kisses , Roxane ( de Biolley)

    1. Ma chere Roxane, merci merci de tout coeur pour ton super message! J’adore tes conseils. S’endormir avec une idee positive, c’est genial! Et puis pour les rendez-vous, je dois vraiment avoir le reflexe de noter mes questions, meme quand le doc parle. C’etait surtout le souci que j’avais pendant les rdv avec Docteur Derek. J’ai utilise l’app Note sur mon telephone pour les questions que j’avais avant les rdv et j’oubliais de sortir le telephone! Ce qui est super, c’est qu’avec Docteur Zen, je peux envoyer un mail a tout moment des que j’ai une question, c’est un jeunot moderne donc tout se fait par email! J’adore! Merci merci pour tous tes super messages si encourageants! Plein de kiss

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