C’est pas un 'A' qu’il vous faut, c’est un 'AA-1' !

C’est pas un 'A' qu’il vous faut, c’est un 'AA-1' !

  • Delph, tu ne vas pas mettre cette photo-là quand même ?
  • Et pourquoi pas bilou ? J’ai été plutôt cash depuis le début. Et pourquoi pas montrer ? Ça choque ? C’est dérangeant ?

Une réalité qui concerne ‘à un moment donné’ 1 femme sur 8. Perso, je trouve que c’est pas mal de montrer parce qu’une femme sur huit, c’est quand même beaucoup quand on y pense. Et puis, je trouve pas ça moche, c’est plutôt bien fait.

Vous ne trouvez pas ?

Une femme sur huit est touchée par le cancer du sein, mais toutes ne se voient pas amputées d’un ou deux seins, Dieu merci. D’ailleurs, je me suis dit que j’en profiterais bien pour vous donner un petit infographique avec les anomalies au sein qui « pourraient » être signe d’un cancer et, en passant, n’oubliez pas d’aller vous faire tester ! Je sais via les infirmières que l’interdiction de maintenir les dépistages pendant le COVID aura malheureusement empêché de dépister certaines personnes assez tôt.

Comme je n’ai pas partagé mon blog « T’es comme un petit puzzle tout cassé » sur Facebook, vous n’avez peut-être pas pris connaissance de l’expérience bien triste du magasin de prothèses. Alors je me permets de « coller » le passage ci-dessous auquel j’ai apporté quelques petits changements, et puis je vous raconterai la suite, ma deuxième visite dans ce magasin (le 15 mai), parce que je sais que tout le monde préfère les Happy Endings ! Et je terminera le blog avec l’invitée à l’honneur : la bette et une vidéo pour ne plus jamais rater vos oeufs pochés !

Si vous avez déjà lu le blog avec la première visite dans le magasin de prothèses, le bouton ci-dessous vous amènera à la deuxième visite…

9 mars à 12 heures, Toujours Belle, Avenue Montjoie à Uccle

J’avais rendez-vous pour acheter une « vraie » prothèse externe, la petite en mousse reçue à l’hôpital, c’est bien joli mais ça ne tient pas en place, c’est une solution d’appoint que j’ai utilisée 2 fois et c’était bien comme ça. Place à la vraie prothèse en silicone qu’on glisse dans un soutien prévu à cet effet. Pourquoi je voulais en acheter une ? Je ne sais pas vraiment… j’avais essayé une longue robe estivale et c’était pas possible, je devais y passer.

C’est très bizarre en fait car j’avais ce double sentiment… j’en veux une mais pourquoi vouloir faire semblant ? Où est-ce que je me situe dans tout ça ? C’est quoi mon intention ? Qu’est-ce qui est important ? Quel est mon rapport à ce nouveau corps ? Pour qui je le fais ? Quel est le symbole de cette prothèse ? Où est parti le beau symbole de la cicatrice ? C’était pourtant le symbole de la résilience, ça ne l’était plus. C’était disgracieux, c’était triste, c’était dur, c’était incomplet, c’était masculin, c’était pas féminin, c’était nu, c’était manquant. Oui, c’est ça, c’était manquant.

Je suis allée toute seule n’imaginant pas une seule seconde que ce moment pouvait être vraiment dur. Il faisait un froid de canard dans la salle d’attente, j’étais déjà de mauvais poil. Ce n’est déjà pas agréable et soft en émotions pour nous de faire du shopping de « prothèses », alors un peu de chaleur est important. Et puis, on n’essaie pas des prothèses quand il fait froid. Une charmante jeune femme m’a amenée dans une pièce plus chaude avec une multitude de soutiens, de foulards de chimio, de perruques installées sur des têtes tristes, de souvenirs en fait… Je ne voulais plus rien voir, je ne voulais plus me plonger là-dedans, je ne voulais pas être dans une pièce comme ça, je voulais partir. Je sentais une boule qui commençait à obstruer ma gorge. Nous sommes ensuite passées dans la pièce avoisinante et là, rebelote des soutiens et des boîtes de prothèses, un peu comme de belles boîtes cadeaux toutes-brillantes-très-élégantes-hyper-féminines-roses. J’avais dû donner ma taille au téléphone pour que la représentante me prépare des exemplaires, à part que quand je me suis déshabillée et qu’elle a regardé l’autre sein, elle m’a tout de suite dit « Je n’ai pas ce qu’il vous faut, j’ai un A, mais vous avez besoin d’un AA, je vais devoir la commander. » Oulala, les larmes montaient. A, B, AA, C, E, F, plein-le-cul, c’était si technique et si triste pour parler d’un sein, ce que je vivais était émotionnel, y a pas de lettres ou de nombres pour en parler.

Et puis dans les AA, il y a encore trois options, le sein bien bombé « au-dessus », celui un peu moins, celui vraiment moins. Elle était super gentille et toute douce mais comme je ne la connaissais pas et que je voulais vite quitter, j’ai essayé de rester un peu superficielle et relax mais ma gorge serrait de plus en plus. Y avait rien de relax en moi. C’était l’horreur. Les morceaux de silicone couleur chair avec un petit téton tout beau passaient dans mes mains pour que je les sente, je les touche, je les inspecte. Le geste était d’une tristesse épouvantable. Tout était triste, le silence était triste. Je ne sais pas ce si c’est la chimio qui a eu un impact sur le sein en bonne santé, la peau a un peu perdu de son élasticité, c’est aussi triste. Peut-être aussi que c’est triste parce qu’il est tout seul, je ne sais pas. En tous cas, j’ai trouvé ce moment vraiment vraiment très dur psychologiquement. Je me suis sentie toute petite, toute seule, devant ce miroir.

Cancer, je gère pas du tout.

La bonne prothèse devait arriver deux semaines plus tard à part que deux semaines plus tard, on était tous confinés. De toute façon, ce n’était vraiment pas urgent. Pour les soutiens, on verrait à ce moment-là, ceux qui étaient dans le magasin etaient tous immondes car l’attache au milieu des seins monte haut pour que la (les) prothèse(s) tiennent en place à part que ça n’a pas besoin de monter si haut pour moi vu la taille de la prothèse. Et puis, je vous dis pas ces catalogues, ils retournent encore plus le couteau dans la plaie car ce sont des bombasses, pas autant que Victoria Secret mais quand même, qui ont encore leurs deux seins et qui n’ont absolument aucune espèce d’idée de ce que nous traversons. Pourquoi ces fabricants n’ont-ils pas choisi des femmes qui sont passées par là, des femmes chauves, des femmes dont le regard dit « je suis avec toi », des femmes avec qui nous résonnons ?

Voilà, encore une expérience, des pleurs incessants dans la voiture. Il ne fallait pas aller seule, ou peut-être que si, peut-être que je devais encore passer par là, je ne sais pas.

Heureusement que je suis d’humeur un peu plus légère pour vous raconter la suite car ce que je tiens dans la main sur la photo en tête de blog, c’est pas léger léger… Enfin si, une prothèse autocollante AA-1, c’est très léger, on peut pas faire plus léger car c’est la plus petite taille sur le marché, mais le sujet n’est pas super léger ! Vous m’avez compris… mais n’oublions pas de sourire…

15 mai, 10 heures 30, Re-Toujours Belle à Uccle (y en a un à Delta)

J’avais une boule dans le ventre, un peu comme quand j’allais passer un examen à l’université ou comme quand j’étais dans la salle d’attente de Saint-Pierre pour le premier diagnostic post-op. Très bizarre, il n’y avait pourtant pas d’échec possible, ni même de mauvaise nouvelle envisageable. Rebelote les mêmes questions en me demandant si j’allais annuler ou pas. Pourquoi j’y vais, à quoi ça sert, pour qui je le fais, pourquoi faire semblant qu’il y a un sein alors qu’il est parti. J’avais comme un sentiment un peu « triste », à défaut d’un autre mot qui décrirait un mix de tristesse, de sensation étrange, de confusion, de malaise, de je ne sais pas… La liste de mots est floue car le sentiment est flou, je n’arrive pas à définir comment je me sentais et comment je me sens par rapport à tout cela, par rapport à toute cette histoire de prothèse.

Heureusement pas de salle d’attente cette fois-ci, un froid polaire dans le couloir mais une chaleur agréable (je préfère toujours plus) dans la petite pièce où on essaie les prothèses. La jeune dame était toujours aussi accueillante que le 9 mars. Elle est vraiment adorable et je la conseille vivement à toutes celles qui passent ou passeront par là.

Je ne vous ai pas raconté que la dernière fois, je n’avais pas pu essayer une prothèse autocollante, juste pour la sensation du collant sur la peau, car la zone irradiée était complètement cramée et pelait. Une image bien triste devant le miroir qui n’a évidemment pas aidé… Cette fois-ci, elle pouvait me la coller sur la peau car elle est toute belle, toute rose, comme des fesses de bébé. Pas sûre qu’elle ait la texture qui plaise vraiment aux plasticiens pour la reconstruction mais ça, c’est une autre histoire et certainement pas pour bientôt, if ever…

J’avoue que ce post est un peu plus technique et parlera probablement plus aux femmes qui passent par là et à leur entourage mais je voulais aussi partager mon ressenti car l’expérience fait partie intégrante du cancer du sein. Quand on entend « cancer du sein », on pense à mastectomie, chimio, rayons mais il y a bien plus que cela que je vous partage depuis presqu’un an. L’après, le nouveau corps, le rapport au nouveau corps sont une réalité avec laquelle il faut vivre. Le tout est de trouver une certaine paix intérieure par rapport à cette nouvelle réalité. 

Je reviens à la prothèse pour terminer l’histoire. Pourquoi une autocollante et pas simplement une prothèse qu’on glisse dans un soutien ? Je préfère pour pouvoir enfin mettre cette jolie robe que j’avais achetée la veille de la mastectomie, et puis des petites robes d’été sans soussous, des maillots, … A vrai dire, je ne compte pas la porter très souvent. Je ne savais toujours pas vraiment pourquoi je l’achetais, c’est un peu quelque chose qui fait partie d’un processus et c’est finalement intéressant de le questionner.

On perd un sein -> résultat = on achète une prothèse « en attendant ». Comme si ça allait de pair, d’ailleurs c’est pas plus compliqué, la mutuelle prend tout en charge, c’est quelque chose qui va de soi, c’est quelque chose qui se fait et qu’on ne discute pas trop. Au même titre que la reconstruction. Quand on apprend qu’on a un cancer du sein, on entend de partout « Et t’as choisi quoi comme reconstruction ? » avant même d’avoir perdu son sein, avant même de savoir si on va perdre un sein. Et si je décidais de ne pas reconstruire et si je questionnais ce processus et ces questions ? Et si on se disait que ça ne va pas toujours de pair dans la tête de celles qui passent par-là, que c’est bien souvent source de flou, de confusion, de doutes, de questions fondamentales.

A l’heure où je vous écris, j’ai encore ce sentiment étrange de plaquer un faux sein sur ma cicatrice, d’ailleurs je ne l’ai toujours pas refait depuis le 15 mai et je ne le referai peut-être plus avant longtemps ni même jamais. Faut dire que la vie sociale est plutôt morte en ce moment alors pourquoi prétendre que j’ai deux seins alors que je suis seule chez moi ou avec la famille et depuis quelques jours, avec les tout proches pour des petits drinks « distance sociale » ? Les choses seront peut-être un peu différentes quand les petits dîners et autres sorties recommenceront. Vous allez me dire que personne ne posera de questions, ni ne fera de commentaires, vous avez raison mais ça se voit (pas énormément…) et on n’a pas toujours envie de raconter. En revanche, je vous raconterai ce qui se passera dans ma tête parce que ce sera aussi une expérience intéressante, difficile sûrement, qui fait partie du processus de « reconstruction » psychique.

– Mettez votre main pour ressentir la sensation du collant.
Ça colle tellement qu’il faut tenir la prothèse pour décoller sa main…
– Mais, vous êtes sûre que c’est très confo ? 
– Vous verrez, c’est bizarre dans la main mais pas sur le torse, vous ressentirez peut-être une petite gêne au début et puis vous ne la ressentirez plus.

Et CHLAK, la voilà collée et bien en place. Il ne faut pas hésiter ou se tromper 5 fois parce que quand ça colle, ça colle !
– Dites donc, va falloir s’exercer à la coller au bon endroit.
– Certaines femmes font des petites marques au Bic les premiers jours ou calculent en fonction de la cicatrice de la mastectomie.
J’étais déjà en train de trouver des points de repères dans ma tête… 🤔

Incroyable ce truc, incroyable cette prolongation de moi, reconstruction immédiate, en un chlak, 1 seconde, comme si je n’avais jamais perdu de sein.
– Mais c’est fou, je ne ressens rien, ce n’est pas du tout dérangeant.

A part qu’après quelques secondes, quelques émotions faisaient surface… Je lui ai raconté que ça avait été super dur la première fois que je l’avais rencontrée et que j’avais éclaté en sanglots dans la voiture. Je pense qu’elle sait que c’est un moment vraiment difficile pour nous toutes et ce n’est pas facile pour elle. Elle arrive dans notre vie, plouf avec une prothèse, alors qu’elle ne connaît pas notre parcours, c’est du lourd et on la voit une fois, deux fois max mais c’est une personne tellement importante. Elle sait très bien que c’est dur mais ce qu’elle ne sait peut-être pas, c’est qu’on n’a pas toujours envie de craquer devant des gens qu’on ne connaît pas, on se retient parfois et du coup, on n’est pas vraiment soi. Le “vrai moi” qui a envie de chialer et dire « c’est quoi ce truc qui colle, c’est quoi ce torse « à moitié » devant ce miroir, pourquoi cette espèce de morceau de silicone avec un mini téton, pourquoi se flanquer ça sur la peau, quel est le sens de tout ça, pourquoi je suis là, quel est mon rapport à cette absence, à ce manque, à un torse hors norme. Un torse qui surprend, un torse qui choque parfois. » Parce qu’il faut pas croire, certains soirs quand je suis un peu fatiguée en me déshabillant, c’est un vrai choc de me voir, de voir ce petit torse amputé. Et puis certains soirs, pas du tout.

Je lui ai expliqué que je m’étais tellement retenue parce que je ne la connaissais pas. Je préparais un peu le terrain car je sentais que les émotions montaient… et puis une espèce de sérénité s’est installée. Ça y est, je lui ai dit, je peux craquer si c’est nécessaire, je ne dois pas me retenir. Je voyais dans ses yeux beaucoup d’émotions, peut-être pas autant que moi, mais quand même. Prothésiste, technicienne prothésiste, vendre des seins en silicone, c’est quelque chose quand on y pense. J’ai écrit « je voyais dans ses yeux » car on était masquées toutes les deux donc c’est tout ce que je voyais. Ses yeux. C’est fou ce qu’on voit dans les yeux… Mais c’est tellement triste de ne voir que les yeux, c’est comme si l’expérience n’était pas complète, comme si on avait l’impression de louper une partie du contact, une partie de l’intensité de la rencontre. Et puis, le contact physique me manque, les embrassades, les hugs qui durent 10 secondes, les bisous affectueux, les mains sur les mains en signe d’affection ou de soutien, je trouve ça vraiment dur. Pas vous ? Je déteste le port du masque même si je sais très bien que c’est très important. Je dois m’habituer et accepter et j’aimerais faire une mention toute particulière et qui vient du fin fond de mon cœur pour Véronique de Mesmaeker qui a fabriqué avec amour (et jour et nuit) des centaines de masques et qui en a même des crampes aux bras ;-). Ils sont tous plus beaux les uns que les autres, des vichy, des liberty, des lignés, des unis, des plus classiques, des plus fous, des plus féminins, des masculins et ils ont le petit fil de fer pour resserrer au niveau du nez. Elle a trimé et on sent tout l’amour qu’elle a mis dans chaque masque ! Merci pour sa généreuse contribution, voici le lien pour vous en procurer. Vous verrez des photos en bas de blog, l’assortiment est évidemment plus large encore. Ils sont tout juste MA-GNI-FI-QUES !

Je ne vais pas m’étendre davantage sur ce rendez-vous dans ce magasin de prothèses, il est ÉVIDENT que j’aimerais que les « suivantes » se sentent moins seules, c’est un moment pas facile. Alors que peut-être que pour certaines, ça passe comme une lettre à la poste, pour d’autres, le questionnement est plus existentiel. Comme je l’ai mentionné plus haut, les émotions sont contradictoires, floues, bizarres, on ne comprend pas et on ne comprend pas pourquoi on ne comprend pas. C’est ça qui est bizarre.

J’ai envie de parler d’identité même si je sais très bien que l’identité ne tient pas aux seins, ou au nombre de seins, rien à voir, mais le mot est sorti tout seul. Je devais gérer beaucoup de nouvelles identités en un coup. Imaginez… le 11 juin, j’ai deux seins et j’apprends que j’ai un cancer. Le 21 juin, on m’enlève un morceau mais j’en ai encore deux. C’est différent et j’accepte. Le 12 juillet, on m’en enlève un, j’ai une espèce de nouvelle identité à laquelle je m’habitue. Pas toujours. Le 15 mai, on m’en flanque un nouveau en un simple chlak, je ressors du maga comme si de rien n’était avec deux seins, paf une nouvelle identité. Et le soir en l’enlevant délicatement et en le remettant dans sa magnifique boîte rose, rebelote une nouvelle identité. Ça fait beaucoup quand même en si peu de temps, y a de quoi être un peu perdue.

C’est peut-être un peu difficile pour la majorité d’entre vous d’imaginer vraiment ce que je raconte mais voilà je voulais partager avec vous mon ressenti, mon vécu, mes questionnements. Le cheminement est intéressant et prendra encore un peu de temps. Il permet de puiser en soi des ressources bien précieuses et rien que ça, c’est un cadeau !

Allez maintenant place au miam miam avec un Gratin de Bettes mais d’abord je vous présente mon « computer buddy » qui a passé plus de temps dans mes mains que devant mon clavier mais je devais terminer mon post.

J’ai un tel besoin de donner de l’affection et de l’amour que cette petite mésange tombée du nid (inaccessible donc impossible de la remettre) s’en est pris une sacrée dose pendant 48 heures. Inutile de vous dire que j’étais vraiment triste quand elle a rendu l’âme mais je me console car le 1er juin, une double naissance aura lieu à la maison, je ne vous en dis pas plus… juste une petite photo comme indice…

La star du jour est la bette, ou blette pour les Français. Le légume de nos grands-mères. Je vous avoue qu’elles ne viennent pas de mon potager, les miennes sont encore trop mini, mais du potager de mon cousin. Il a une petite longueur d’avance !

Elles ont un goût un peu terreux qui pourrait déranger certains, moi j’adore. On sent qu’elles ont pris tout le meilleur de la terre. C’est rigolo, je me surprends souvent à dire « je vais préparer les bettes comme autrefois », mais je n’étais pas encore née « autrefois », j’ai entendu ma mère dire cela qui, elle-même, l’a probablement entendu (et en tous cas goûté) de sa mère et de sa grand-mère. Autrefois, le blanc était préparé avec une sauce au jus et le vert avec une sauce à la crème. J’ai opté pour le blanc et le vert avec une sauce à la crème car mes hommes etaient là et évidemment qu’ils préfèrent avec une bonne crème de ferme. C’est des mecs quoi ! Et c’est vrai que c’est bon parfois même si je les préfère natures. Voilà ce que nous allons préparer…

Voici les différentes étapes et quelques indications sur le timing parce que c’est toujours un peu ça le souci ! Je connais trop bien « oui, mais j’ai pas envie de passer du temps dans la cuisine quand mes invités sont là », je suis partisan du « quasi tout fait avant qu’ils n’arrivent ». J’aurai même une recette de dingue pour vous, un soufflé au fromage qui ne s’écroule pas. Vos invités peuvent être bloqués dans le pire des embouts sur le ring d’Anvers, zéro stress, vous gérez votre soufflé !

Les bettes (5 grandes tiges)
Les couper en morceaux de 2 cm comme si vous découpiez un poireau pour le faire revenir à la poêle.

Les œufs pochés (1 par gratin)
Je reconnais que ce n’est pas une mince affaire de faire des oeufs pochés et que j’ai dû recommencer cette vidéo quelques fois. Didier en a eu tellement marre de tenir le téléphone que j’ai trouvé un moyen de l’accrocher (le téléphone, pas Didier…) dans mon armoire à épices au-dessus de ma taque de cuisson, j’ai tourné toute une vidéo où la cuisson de l’œuf était NICKEL mais par réflexe j’avais fermé l’armoire à épices quand j’ai commencé à préparer 😤, une autre fois le téléphone est tombé dans l’eau mais ouf il n’a rien. Et pour couronner le tout, je me suis foutu du jaune partout mais voilà, cette recette est inratable et fini le tourbillon qu’on fait dans l’eau avant de verser l’œuf, découvrez… (pas de panique c’est la musique qui dure 4:39, la vidéo dure 1:22 !)

Sauce à la crème (1 grand verre et il en restait dans la casserole)
Je ne me suis pas cassé la nénette ! Une bonne crème de ferme, un peu de bouillon Morga, quelques tours du moulin à poivre et j’ai fait bouillir quelques secondes puis j’y ai ajouté un peu de farine (ou Maïzena ou fécule de pomme de terre) pour l’épaissir à peine pour qu’elle nappe légèrement la cuillère et par définition les bettes.

On met tout ensemble

  1. Faites sauter les bettes jusqu’à ce que le blanc soit tendre. Réservez.
  2. Pendant que les bettes cuisent, à l’attaque pour les œufs pochés ou vous pouvez aussi les faire le matin-même. Perso, je trouve que c’est plus facile de les faire un à un et puis si vous êtes 16 à table, ça risque d’être un peu long et je vous conseille franchement une autre recette ;-). Je vous apprendrai aussi à faire des œufs mollets à la perfection et là, vous pourrez être 24 à table !
  3. Versez la crème dans les bettes. Vous pouvez faire les étapes 1,2 et 3 le matin mais alors il faut donner un petit coup de chaud au mélange bettes/crème avant de passer les gratins au four car ils ne vont pas rester très longtemps. 

4. Mettez un œuf poché sur chaque gratin, un mini poignée de fromage râpé, un BON fromage râpé et hop au four sous le grill, l’idée est de faire vite griller le fromage sans faire cuire l’œuf évidemment. 

5. Et voilà, c’est tout simple mais tout bon et encore meilleur avec quelques crevettes grises et/ou du saumon fumé. Le meilleur moment est évidemment quand on perce le jaune !

Les masques de Véro

Voici les masques en images en mode fâchée, contente, interrogative, râleuse, souriante, étonnée, … les émotions de la vie quoi !

6 Comments
  1. Comme ton témoignage est touchant… et me replonge dans cette période du choix de la prothèse… il y a 3 ans déjà!
    Moi… c’était le contraire au niveau taille:
    « ha, madame, nous n’avons pas plus grand. Je peux commander la taille au dessus, mais après, y a pas plus grand »
    Et elles font quoi les autres femmes qui ont une poitrine plus forte plus? Elle ne peuvent pas avoir de prothèse? Elles prennent plus petit que l’autre? Alors… heureusement… la dernière taille me convenait!
    Et, vu la taille de mes seins, ne pas mettre de prothèse était inconcevable! Quand je n’en n’avais pas… le manque était tellement grand que j’avais l’impression d’être une bossue mais par devant! Désolée de cette image… mais c’était vraiment le ressenti que j’avais!

    J’ai fais ma reconstruction il y a deux ans maintenant! Et, vu mes antécédents, j’ai demandé pour reconstruire les deux Seins en même temps… et plus petit du coup.
    Je ne regrette absolument pas! Mais sans doute que si j’avais eu des seins plus petits, je me serais aussi posée la question d’une reconstruction… ou pas!
    Et ça, c’est à chaque femme d’en décider… personnes n’a à avoir de jugement là-dessus!

    Bonne continuation belle d’âme que tu es!
    Encore merci pour les partages que tu nous apportes… on se sent moins seules!

    1. Merci de tout coeur d’avoir temoigne avec une sacree pointe d’humour comme j’adore! Dis donc, comme quoi les vecus sont tous differents mais se ressemblent quand meme solidement quant a notre “paumitude” a ces premiers rendez-vous pour les protheses. Pour le moment, je suis dans ma phase “je reconstruis ou pas” et c’est pas tres confortable. Enfin certains jours, ce n’est pas confortable et ca me prend un peu la tete alors que ca ne devrait pas. J’ai le temps… Ce sont les jours ou je suis un peu plus raplapla… J’ai un rdv chez un plasiticien (encore un ;-0) dans 10 jours, c’est peut-etre pour cela que j’essaie de me faire une idee de ce que je veux… Merci merci merci de tout coeur pour ton temoignage qui donne la peche!

  2. Trop belle! Tu me donnes de l’énergie pour la journée ! Un rayon du soleil! ❤️❤️❤️

    1. Juste comme toi ma belle, rayon de soleil puissance 1,000! J’espere que tu as bien retrouve le soleil de Ré en toute securite! Heureusement que tu aies pu rentrer pour refaire le plein des bonnes vieilles valeurs europeennes et des meilleurs croissants de la terre! Kiss tout plein!

  3. Il faut absolument que je t’apprenne à faire des œufs pochés autrement! 🙂

    1. Hihi!!! Je veux bien! Ceci dit, ils etaient nickel… c’est la video qui est un peu nase! J’en avais marre du tourbillon dans l’oeuf. J’avoue que je suis plus pro de l’oeuf mollet. Allez maintenant que tu as titillé ma curiosite, allez envoie-moi le secret de l’oeuf poché parfait!!!

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